L’automobile européenne entre dans un automne 2025 particulièrement dense. Les constructeurs multiplient concepts et annonces de modèles à bas prix, tandis que le marché français reste fidèle à ses valeurs sûres. À Bruxelles, la bataille politique sur la fin des moteurs thermiques se durcit, révélant une industrie en pleine recomposition.

Sur le plan international, la concurrence chinoise et certaines décisions radicales, comme l’interdiction des véhicules essence et diesel en Éthiopie, rappellent que la transition automobile dépasse largement les frontières du Vieux Continent.

Marché français : entre traditions populaires et nouveaux rivaux

En France, les modèles emblématiques continuent de jouer un rôle majeur. La Renault Clio, voiture préférée des Français depuis des décennies, revient avec une nouvelle génération. Comme le détaille Linternaute, le design reste familier mais s’affine, tandis que les motorisations se modernisent pour répondre aux normes environnementales. La marque mise sur la continuité : préserver son socle d’acheteurs fidèles tout en séduisant une clientèle plus sensible à l’efficacité énergétique.

Mais Renault devra compter avec une concurrence féroce. Volkswagen prépare son ID.Cross Concept, un modèle pensé pour rivaliser avec la nouvelle Renault 4 électrique. Selon L’Argus, ce projet illustre l’offensive de Wolfsburg sur le segment des compactes urbaines branchées. Le constructeur allemand vise explicitement une clientèle européenne sensible au prix. Cette stratégie se confirme : Boursorama révèle que Volkswagen prévoit une gamme électrique à tarifs compressés pour contrer les modèles venus de Chine.

Concepts & innovations

Les salons et événements automobiles sont devenus les vitrines d’une créativité foisonnante. À l’IAA Mobility de Munich, Cupra a présenté son Tindaya, un coupé électrique aux lignes futuristes, décrit par le Moniteur Automobile. L’Espagnol mise sur le design émotionnel et une identité forte pour séduire une clientèle jeune, friande d’originalité.

Skoda, plus pragmatique, attaque le marché avec deux projets complémentaires : le SUV Epiq, pensé comme une offre électrique sous les 25 000 € (présenté par Actu Automobile et Abcmoteur), et le Vision O, un concept de break électrique qui illustre l’exploration de nouveaux formats familiaux (Moniteur Automobile).

La quête d’autonomie record continue aussi de marquer les esprits. Le constructeur roumain Low-cost Dacia prévoit un SUV hybride GPL capable de parcourir 1 600 km sans ravitaillement a été dévoilé, pulvérisant les standards habituels, selon Passion & Car. D’autres constructeurs électriques visent également le symbole : d’après Mensup, le chinois Chery annonce un SUV hybride promettant 1 300 km d’autonomie dont plus de 100 km en 100 % électrique, un objectif ambitieux qui reste à confirmer en conditions réelles.

Enfin, la Commission européenne elle-même nourrit l’effervescence avec un projet inédit : le développement de kei-cars électriques à moins de 15 000 €, inspirées du modèle japonais, afin de rendre la mobilité électrique accessible aux masses (Les Voitures).

Europe : sécurité, fracture politique et incertitude industrielle

Le calendrier de la fin des moteurs thermiques à l’horizon 2035 reste une ligne de fracture majeure. D’après Euronews, le Parlement européen est profondément divisé : entre ceux qui veulent maintenir l’objectif et ceux qui plaident pour un assouplissement face aux réalités économiques.

Les industriels, eux, exhortent Bruxelles à ne pas fléchir. Comme le rapporte Boursorama, un collectif du secteur a appelé Ursula von der Leyen à “tenir bon” sur le cap fixé. Pourtant, le contexte complique tout. Le Monde décrit une industrie soumise à un véritable “choc d’incertitude” : tensions commerciales, coûts de production en hausse, compétition chinoise et instabilité politique.

Face à cette pression, la Commission tente une contre-offensive. Le Point rapporte qu’un plan est en préparation pour protéger l’industrie européenne face au déferlement des modèles chinois, notamment via des mesures commerciales et fiscales.

Par ailleurs, un récent crash-test relayé par Auto-Moto met en lumière un défaut de sécurité lié au détachement d’un siège qui peut blesser un des occupants sur la MG3, rappelant que l’arrivée de nouveaux entrants et la diversification des architectures imposent un renforcement des contrôles et des protocoles d’évaluation.

Ces événements nourrissent les appels à une harmonisation plus stricte des tests (Euro NCAP et autres) et à une vigilance accrue sur l’homologation des modèles importés. La sécurité devient donc un argument politique et commercial — autant qu’un impératif technique.

International : interdictions radicales et nouvelles ambitions

À l’échelle mondiale, l’accélération vers une mobilité décarbonée prend des formes contrastées. L’Éthiopie a frappé fort en décidant de bannir purement et simplement les voitures essence et diesel du pays. Une décision radicale, relayée par L’Automobiliste, qui pourrait inspirer d’autres nations africaines désireuses de réduire leur dépendance énergétique.

En Chine, Xpeng innove avec le lancement de véhicules électriques à prolongateur d’autonomie. Cette technologie, qui combine batterie et petit moteur thermique, permet d’éliminer l’angoisse de la recharge. Mais comme l’explique Frandroid, elle risque d’être pénalisée par les régulations européennes sur le CO₂.

La Turquie entre également dans l’arène avec Togg, une nouvelle marque qui ambitionne de rivaliser sur le marché européen. Autoplus souligne que ce projet reflète la volonté d’Ankara de peser dans une industrie stratégique, dans un contexte où les équilibres géopolitiques redéfinissent la carte automobile mondiale.

À retenir

1. L’industrie est en pleine réorganisation : technique (plateformes, architectures), commerciale (guerre des prix), et politique (divisions européennes).
2. Les voitures électriques bon marché (kei-cars européennes, Škoda Epiq, initiatives VW) sont le principal axe de bataille — efficacité des coûts et accessibilité vont dicter les volumes 2026–2028.
3. Géopolitiquement, la concurrence chinoise et des décisions nationales spectaculaires (ex. l’Éthiopie) compliquent la standardisation des stratégies.