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Voitures hybrides rechargeables : un nouveau diesel-gate ?

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C’est un petit pavé dans la mare que vient de jeter l’ONG Transport & Environment (T&E) en étudiant les émissions polluantes des 3 véhicules hybrides rechargeables (PHEV) les plus vendus en Europe.

 

Un nouveau « diesel-gate » en perspective ? Est-ce que le « P » de PHEV va finalement correspondre à « polluants ».

On décrypte les résultats pour vous.

 

Tout d’abord, un petit point sur le protocole de test.

Quels sont les véhicules testés ? Le Mitsubishi Outlander, le Volvo XC60 et le BMW X5. Selon les producteurs, ils émettent respectivement 46g, 71g et 32g de CO2 par kilomètre parcouru.

Les tests à proprement parlé ont été réalisés par un organisme indépendant nommé Emissions Analytics.

Dernière précision : tous les modes de conduite ont été testé : électrique et thermique bien-sûr mais aussi le mode « recharge de batterie ». Pour ce dernier, le moteur thermique assure la propulsion du véhicule et la recharge de la batterie.

 

Bilan

Les tests réalisés révèlent que les émissions de CO2 annoncées par les constructeurs sont toutes sous-évaluées. On ne va pas se mentir, on s’en doutait un peu. Mais ce qui nous a surpris c’est l’ampleur de l’écart entre les valeurs des constructeurs et les valeurs mesurées.

« Dans des conditions optimales et avec une batterie chargée à plein, la BMW X5, la Volvo XC60 et le Mitsubishi Outlander ont émis entre 28 et 89 % de CO2 de plus que ce qui avait été annoncé » indique T&E. Un écart déjà important.

Mais il se creuse encore en mode thermique. Une fois les batteries à plat, elles deviennent des poids morts de 200 à 300 kg environ qui alourdissent la voiture et font augmenter considérablement sa consommation d’essence et donc ses émissions polluantes. Avec une batterie vide, ils ont émis trois à huit fois plus de CO2 que les données constructeurs.

Le pic est atteint en mode recharge de batterie. Les chiffres montent jusqu’à 385 gr pour le BMW, 216 gr pour le Outlander, et 242 gr pour le Volvo quand ils rechargent leur batterie en roulant, soit jusqu’à douze fois supérieurs aux valeurs des constructeurs.

 

Néanmoins, Diane Strauss, directrice France de l’ONG Transport & Environment pondère. Selon elle, il ne s’agit d’un futur scandale comparable à celui du « diesel-gate ». Au micro de France Info, elle explique : « Il y a un opportunisme des constructeurs, puisque ça leur permet d’être en conformité avec leurs objectifs d’émission de CO2 au niveau européen et d’afficher des émissions moins importantes, mais il n’y a pas eu de volonté de tromper. »

Ce qu’on en pense.

Chez Autoday, on avait déjà compris que les voitures PHEV n’étaient pas aussi vertueuses qu’annoncées. Pas parce qu’on est plus intelligent, mais parce que l’ONG T&E avait déjà mené une étude entre 2016 et 2018 qui a montré que les émissions sont équivalentes, en moyenne, à plus de deux fois et demie celles des valeurs des tests officiels.

Et l’année suivante, c’est une autre ONG baptisée International Council on Clean Transportation (ICCT) qui a enfoncé le clou. L’ICCT a analysé des bases de données jusqu’en 2019, et en a conclu que les émissions de CO2 en conditions réelles des hybrides rechargeables étaient généralement de deux à quatre fois plus élevées que les mesures communiquées lors de leur processus d’approbation.

Les deux études se corroborent et logiquement des voix s’élèvent pour demander l’arrêt des aides pour l’achat des véhicules PHEV. En septembre 2020, l’état français a déboursé 38 millions d’euros en aides à l’achat de véhicules hybrides rechargeables (hors prime à la conversion).

C’est effectivement une somme importante pour financer des achats de voitures qui ne sont pas si vertes que ça. Chez Autoday on pense tout de même que les PHEV peuvent constituer un premier pas vers électrification de la mobilité pour les automobilistes résidant en milieu rural ou périurbains. Tout le monde n’a pas la chance d’habiter dans des villes où le réseau de bornes de recharge est suffisamment dense pour envisager l’achat d’un véhicule tout-électrique. Les hybrides rechargeables permettent donc une progressivité dans l’évolution des usages de la voiture.

Mais progressivité n’est pas synonyme de pérennité. Le gouvernement devra, à un moment, lâcher le subventionnement des hybrides rechargeables pour résolument encourager la sobriété énergétique des voitures. Le thermique (y compris le diesel) a toujours des avantages sur ce point selon nous.

 

L’étude dans son intégralité est disponible en ligne : https://www.transportenvironment.org/sites/te/files/publications/2020_11_Emissions_Analytics_plug-in_hybrid_testing_report.pdf

 

 

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