Lors des essais presse de la nouvelle Porsche 911 Targa 4S Type 991, il m’a était proposé de prendre en main le temps de quelques heures une autre 911 mais pas n’importe laquelle, la plus puissante 911, la Porsche 911 Turbo type 991 cabriolet.
Avant de parler de son efficacité sur la route, je voudrai m’attarder un petit peu sur la partie historique de cette voiture. La première Porsche 911 Turbo a été présentée à Paris en 1974. Cinq générations plus tard, la type 991 est sans conteste la plus aboutie sur tous les plans, esthétique et technique. La première Porsche 911 Turbo faisait 260ch avec son Flat 6 3.0, aujourd’hui cette nouvelle 911 Turbo fait 520ch et dispose d’un Flat 6 3.8 turbocompressé.
Il n’est pas nécessaire de continuer plus longtemps le comparatif avec la première 911, il n’y a plus rien de comparable sauf la suralimentation de son Flat 6, cette 911 Turbo Type 991 est donc la plus puissante jamais conçue. La première 911 Turbo en version cabriolet est arrivé en 2003.
Voici un aperçu de ses caractéristiques techniques :
- Moteur Turbocompressé 6 cylindres à plat de 3.8
- Puissance de 520ch (560ch sur la Turbo S)
- Couple de 660 Nm à 5600 trs/min
- 0 à 100 km/h en 3.4s (3.2s avec la boite PDK et le pack Sport Chrono Plus)
- Vitesse maximum de 315 km/h
- Transmission intégrale avec roues arrières directrices
- Consommation moyenne mixte de 9.7l/100 km
- Poids de 1740kg
La 911 Turbo a toujours été la vitrine technologique pour la firme de Stuttgart, c’est encore le cas aujourd’hui avec un riche équipement technologique qui a de quoi rendre jaloux ses concurrents.
Roues arrières directrices
C’est une innovation que vous ne trouverez que chez très peu de constructeurs (à ma connaissance que Renault), la nouvelle 911 Turbo est équipé de roues arrières directrices qui permettent de faciliter la conduite sur route. Ce dispositif effectue sur chaque roue arrière un angle de direction variable en fonction de la vitesse de la voiture et l’angle de braquage du volant. A faible vitesse, les roues arrières braquent dans la direction opposée des roues avant, ce qui réduit techniquement l’empattement pour faciliter les manoeuvres de stationnement.
Lors d’une conduite sportive, les roues arrières accompagnent dans la même direction les roues avant ce qui améliore grandement la stabilité de la voiture en ajoutant une transmission intégrale, on approche d’une tenue de route presque parfaite.
La performance en toute sécurité
Cette nouvelle Porsche 911 Turbo est également très aboutie dans le domaine de l’aérodynamisme avec le PAA (Porsche Active Aerodynamics). La voiture dispose d’un spoiler avant en élastomère avec 3 positions possibles ainsi qu’un aileron arrière télescopique comme on le voit aujourd’hui sur beaucoup de véhicules sportifs, ce dernier se déploie à partir d’une certaine vitesse.
- Lors d’une conduite normale, le spoiler ainsi que l’aileron sont rentrés, cela évite surtout pour le spoiler d’être endommagé par des trottoirs ou des rampes d’accès de garage ainsi que les ralentisseurs.
- A partir de 120 km/h, le spoiler avant et l’aileron arrière se déploient légèrement pour avoir une meilleure pénétration dans l’air ainsi qu’une meilleure tenue de route.
- Une fois le mode Sport Plus (Avec le pack Sport Chrono Plus) enclenché, le spoiler ainsi que l’aileron sont déployés à leur maximum, grâce à cette association, la 911 Turbo se révèlent très redoutable aussi bien sur circuit que sur des petites routes.
Sur la partie basse du pare-choc se trouve une drôle de sphère, cet objet attire beaucoup les regards, comme sur la Golf VII ou sur la Leon FR on pourrait croire à un radar embarqué. Je pense que des policiers en Porsche nous ne sommes pas prêt d’en voir en France ainsi il s’agit en réalité du capteur de proximité pour le régulateur de vitesse adaptatif entre autres. J’en ai déjà parlé maintes fois sur AutoDay, cela permet de régler une distance maximum entre la voiture qui vous précède afin d’éviter les risques de collision ou tout simplement en cas de ralentissement de couper son régulateur, de doubler puis de le remettre, la voiture gère ce dispositif toute seule et saura freiner en cas de besoin.
Mon modèle d’essai était équipé de la boite automatique maison à double embrayage PDK 7 rapports, cette boite est d’une précision et d’une rapidité redoutable. Les palettes au volant permettent de « jouer » avec la voiture comme un pilote, nul besoin d’enlever les mains du volant il reste juste à se cramponner.
Les petites routes escarpées de la forêt noire ont été mon terrain de jeu, je ne vais pas vous le cacher, la 911 Turbo est une grosse claque dans le sens positive de la chose. Dès les bas régime, la voiture vous propulse comme un boulet de canon. J’ai eu un léger temps d’adaptation mais c’est ça aussi la force de la 911, peu importe le modèle c’est une voiture qui se conduit tous les jours et par presque n’importe qui, elle a beau être l’un des cabriolets les plus rapides du moment elle n’en reste pas moins « facile » à conduire grâce à sa transmission intégrale qui ne vous fera pas défaut. Ce modèle était accompagné d’une finition intérieur complètement revêtu de cuir rouge vraiment magnifique. Difficile de passer inaperçu avec une telle voiture tant au niveau du look que du bruit même si ce dernier est je trouve un peu gommé par le turbo.
Au niveau de la tenue de route c’est un véritable rail, elle est extrêmement précise, avec sa direction chirurgicale, elle vous emmènera à l’endroit que vous avez imaginé. C’est une voiture qui me convient très bien puisque elle est un savant mélange de puissance brute et très complètes technologiquement parlant. En réalité il y a quelque chose qui ne me convient pas c’est son prix : 176.948€ (201.026€ pour ce modèle d’essai)
C’était pour moi une expérience assez folle de prendre en main cette voiture, peut être trop rapidement mais c’était l’occasion (peut être la seule) d’essayer une 911 Turbo une fois dans ma vie, c’est presque la plus radicale des 911, je pense à la 911 GT3 qui est encore plus extrême mais ce n’est pas vraiment comparable.
Encore un grand merci à Porsche France pour cette prise en main et aux routes allemandes disposants d’un paysage bucolique.