Ce titre pourrait faire bondir de colère les salariés ou les intérimaires des usines qui sont déjà à l’arrêt ou celles qui vont l’être prochainement. Et on les comprend.
Petit rappel des faits : le 24 septembre 2025, Stellantis le groupe aux 14 marques (dont Peugeot, Citroën, Opel, Fiat, …) annonce qu’il va tout bonnement fermer son usine de Poissy du 13 au 31 octobre 2025. 2000 salariés seront au chômage technique pendant cette période et vont perdre environ 15% de leur salaire.
Quelques jours plus tard, on apprend que l’usine de Mulhouse sera également concernée par une fermeture temporaire du 27 octobre au 2 novembre. Et dans l’usine de Sochaux, les vendredis 10, 17 et 24 octobre ne seront pas travaillés en raison, là aussi, d’une fermeture temporaire.
D’autres usines Stellantis en Europe sont aussi concernés par des fermetures temporaires : Allemagne, Italie, Espagne et Pologne.
Mais pourquoi ces fermetures ? Que se passent-ils chez Stellantis.
Précisons d’emblée, que c’est multifactoriel. Certes il y a un problème de ventes, qui crée un problème de stocks, mais pas que !
Regardons les problèmes les uns après les autres.
Des ventes en bernes … pour certains modèles !
Se contenter de dire que les voitures du groupe Stellantis ne se vendent pas est faux ! Si vous allez dans l’usine de Rennes par exemple, vous verrez que dans l’usine bretonne fonctionne à fond car le Cîtroën C5 AirCross se vend très bien !
En revanche, certains modèles se vendent très mal. C’est le cas de l’Opel Mokka qui a presque saturé les capacités de stockages de l’usine de Poissy. Et comme il y a aussi du stock dans les concessions, l’arrêt de la production était la seule option possible. Les chiffres de vente de la DS3, également produite Poissy se sont pas délirants non plus.
De plus, sur d’autres modèles, entre le problème des moteurs PureTech et le scandale des airbags Takata, certaines marques du groupe Stellantis ont pris un sacré coup de pelle en terme de réputation et d’image.
Des modèles électriques encore trop chers !
Stellantis comme beaucoup d’autres font partie des groupes ayant joué le jeu de l’électrique. La majorité des 14 marques du groupe ont massivement électrifiés leur gamme. Problème : les automobilistes français (et certains européens) ne sont pas clients des modèles électriques proposés par les marques du groupe franco-italo-américain. Et c’est bien normal quand on regarde les tarifs ! Une Peugeot e-308 100% électrique (produite à Mulhouse) démarre à près de 40 000 €. La MG4 de même puissance avec la même autonomie coûte 10 000 € de moins. Et pour à peine plus cher qu’une Peugeot e-308, vous avez une BYD Seal !
Problème de fournisseurs
Pour le site de Sochaux, l’arrêt partiel de la production est essentiellement dû à un problème d’approvisionnement par un fournisseur. Et pas n’importe lequel : le fournisseur de batterie ! Car l’usine de Sochaux est en pleine transition pour la production de véhicule hybride et 100% électrique.
Mais là où c’est cocasse c’est que la fournisseur de batterie c’est Automotive Cells Company (ACC) qui est installé à Douvrin dans les Hauts de France. Et c’est quoi ACC ? C’est une coentreprise fondée par TotalEnergies, Mercedes-Benz et … Stellantis. Décidément, quand ça veut pas, ça veut pas !
L’arrivée du PSG ?
Alors ça vous ne l’aviez peut-être pas pu venir. Mais selon certaines sources syndicales et communales cités par nos confrères de 20 Minutes, Stellantis reduirait progressivement l’activité de l’usine de Poissy afin de revendre le site au club de foot du Paris Saint-Germain. En effet, les investisseurs quataris qui détiennent le club parisien souhaite quitter le Parc des Princes que l’actuelle maire de Paris refuse de vendre. Le PSG pourrait s’installer à Massy ou à Poissy sur le site de l’usine Stellantis.
A suivre tout de même car les municipales approchent et Anne Hidalgo cédera nécessairement son fauteuil de maire de Paris car elle n’est pas candidate à sa réélection.
Pourquoi ce n’est pas si grave ?
Tout d’abord car on observe un timide rebond des ventes de véhicules neufs de manière générale. C’est bon signe ! Le marché semble donc se réveiller un peu.
Dans ce contexte, si les dirigeants de Stellantis sont malins, nul doute qu’ils appliqueront des baisses de prix sur les modèles en surnombre afin de vider leur stock.
Et comme il y a des stocks dans les usines mais aussi dans les concessions, n’hésitez pas à vous rendre dans les concessions du Peugeot, Opel ou DS. Au-delà de faire une bonne affaire, vous participerez à la reprise et la pérennité de l’emploi de plusieurs milliers de salariés en France.