Les eurodéputés ont débuter aujourd’hui les débats en vue des votes de plusieurs textes sur le climat d’ici mercredi 8 juin 2022 . Parmi ces textes qui sont débattu, l’un des projet emblématique du Pacte Vert européen dont nous vous avons déjà parlé : l’interdiction des véhicules thermiques en 2035.
Aucune voiture essence et aucune voiture diesel fabriquée en Europe d’ici 12 ans : est-ce que c’est possible ? Selon nous, la réponse est OUI !
Et ce n’est peut-être pas si mal. Pourquoi ?
Pour 3 raisons essentielles.
1. Baisse des prix des voitures électriques
Si l’Europe et les états qui la composent se prononcent de manière ferme et définitive en faveur de la voiture électrique et interdisent la fabrication et la commercialisation des voitures thermiques, la feuille de route des constructeurs automobiles deviendra très claire. Ils n’auront plus à douter ou à tâtonner sur le type de véhicule qu’ils doivent proposer à leurs clients. Leurs gammes deviendront alors intégralement 100% électriques. Le nombre de véhicules électriques sur le marché va alors augmenter fortement ce qui, normalement, devrait provoquer un accroissement de la concurrence. Ceci devrait au final créer une guerre des prix au bénéfice des automobilistes qui devraient voir les prix de vente sur ces véhicules baisser sensiblement. Mais l’importance de cette baisse est inconnue.
Il faut souhaiter que cette concurrence rende beaucoup plus abordable les voitures électriques. Car aujourd’hui, en France comme dans les plupart des pays européens, l’achat d’une voiture neuve (toutes énergies confondus) n’est possible que pour une minorité d’automobilistes aisés. Il est illusoire de penser qu’en ne proposant que des véhicules électriques en concession à des tarifs prohibitifs, les consommateurs vont forcément renouveler leur véhicule. Le marché de l’occasion va rester une obligation incontournable pour la plupart d’entre nous car n’ayant pas les 40 000 à 50 000 € nécessaires à l’achat d’un véhicule électrique compatible avec nos besoins.
2. Du mieux pour les recharges
La clarification du choix industriel et technologique du mode de propulsion de la voiture de demain va permettre d’une part d’augmenter les performances des batteries, mais aussi de développer les infrastructures des recharges.
En effet, les constructeurs vont tout à la fois améliorer les technologies intrinsèques des batteries, mais aussi dédier plus d’équipes à l’amélioration partie software (logiciel) embarquée afin d’optimiser les consommations de la voiture. Les autonomies devraient donc augmenter sans provoquer un alourdissement déraisonnable de la voiture.
Dans le même temps, les infrastructures de recharges vont augmenter et vont se fiabiliser … enfin on espère. Parce que, malgré l’ouverture de beaucoup de Superchargeurs Tesla, les bornes rapides et ultra-rapides sont encore beaucoup trop rares. En revanche, ce qui n’est pas rare c’est d’arriver à une station de recharge et de trouver toutes les bornes occupées et/ou hors-service. Et là, le temps de l’arrêt de recharge est considérablement rallongé, voire peut obliger à chercher une autre station de recharge.
En clair, s’il y a une volonté politique de mettre fin à la voiture thermique, il doit aussi y avoir une volonté politique d’encourager la mobilité électrique.
3. le recyclage des batteries
Aujourd’hui, le recyclage des batteries demeurent problématiques car la filière de recyclage n’est pas encore rentable. Cette rentabilité ne pourra être atteinte qu’à partir d’un volume suffisamment de batterie.
Avec l’augmentation de nombres de véhicules électriques en circulation, le nombre de batteries en circulation va lui aussi augmenter et le volume nécessaire de batterie à recycler sera sans nul doute atteint. L’opportunité pour les pays comme la France, qui ne possède pas de terres rares est énorme. En effet, la France est dépendante d’autres pays, essentiellement la Chine, pour la production des batteries haute tension (celles qui propulsent les voitures électriques).
En investissant dans la filière de recyclage, la France pourra alors devenir un producteur de batteries haute tension. En plus du bénéfice écologique, il y a là un véritable enjeu de souveraineté industriel.