« Au 31 décembre 2021, la France comptait 53 667 points de recharge ouverts au public, soit une moyenne de 80 points de recharge pour 100 000 habitants. Cela représente une hausse du nombre de points de recharge ouverts au public de + 64 % en un an puisqu’il y en avait, en décembre 2020, 32 736. »
C’est par ces mots que débute un rapport de l’AVERE-France (l’association nationale pour le développement de la mobilité électrique) à propos d’un baromètre suivi par cette association et le Ministère de la transition écologique.
On pourrait être tenté de se féliciter de tels chiffres, mais non ! Pourquoi ?
La première raison, la plus évidente, est tout simplement que l’objectif fixé n’est absolument pas atteint. En effet, le « Plan objectif 100 000 bornes » a été lancé en octobre 2020 par les ministères des Transports et de l’Écologie, en partenariat avec des entreprises du secteur. Son ambition : l’installation de 100 000 bornes de recharge électriques d’ici la fin de l’année 2021. Échec donc ! Et même si l’on reste sur la même tendance pour l’année à venir, cet objectif ne sera même pas atteint à la fin de l’année 2022.
La deuxième raison est donnée dans un graphique en page 3 de ce rapport. L’immense majorité des bornes ont une puissance de charge inférieure à 22 kW. Pire, 36% sont des prises avec une puissance inférieure à 7,4 kW … on est pas très loin de la prise domestique. Quel est l’intérêt de proposer une borne de recharge publique de moins de 7,4 kW ? De notre point de vue, aucun. Le temps de recharge y est tellement long, qu’il en devient dissuasif car, j’insiste, on parle là de bornes publiques. Donc? qui nécessite de stationner sur la voie publique ou dans un espace publique pendant le temps de recharge.
Enfin, dernière raison : la disparité territoriale. Les régions qui comptent le plus grand nombre points de recharge ouverts au public sont à l’heure actuelle l’Île-de-France, l’Auvergne-Rhône-Alpes et la Nouvelle-Aquitaine. D’autres territoires ne sont que très peu dotés. Par exemple, la Guadeloupe et la Guyane ne comptent aucune borne de recharge avec une puissance de charge supérieure à 50 kW.
De plus, ce rapport donne le nombre de points de recharge publics par habitants. Or, l’indicateur pertinent serait plutôt le nombre de bornes par automobilistes, ou par voiture électrique en circulation.
En tout cas, une chose est sûre, la France accuse un fort retard par rapport à ses propres objectifs et par rapport à d’autres pays européens. Espérons que les pouvoirs publics comme les opérateurs privés trouvent un moyen efficace et rapide de résorber ce retard.