Fin septembre nous vous parlions de la Peugeot la plus puissante jamais produite (de série) avec cette nouvelle 508 PSE ou Peugeot Sport Engineered. 5 mois plus tard, Peugeot nous convie aux essais de la nouvelle sportive. La découverte de ce nouveau modèle l’année dernière m’avait laissé une impression plutôt mitigée, beaucoup d’excitation qu’une marquer française ose styliquement parlant et sous le capot aussi avec une sportive hybride. Justement l’excitation a laissé part ensuite à beaucoup de questions sur la capacité de la voiture à fournir de sensations avec un poids aussi haut (1850kg pour la Berline et 1875kg pour la SW).
C’est donc dans la région du Mans que nous avons été convié pour essayer la belle sous ces deux déclinaisons SW et berline. Malgré la situation sanitaire Peugeot nous a concocté un beau programme avec un parcours routier de 2h autour du Mans à bord de la SW. Ensuite quelques tours de circuit à bord de la déclinaison berline.
Design
Visuellement c’est beau, très beau, il faut avouer que la déclinaison break (SW) est très bien réussie. La teinte grise inspirée de la concurrence aux 4 anneaux n’est clairement pas pour nous déplaire.
Pour être honnête et je pense que nous serons tous d’accord pour dire que ça faisait longtemps qu’une voiture française ne nous avait pas fait cet effet là…
Beaucoup de personnes pensent qu’en achetant un break, celui-ci sera synonyme d’habitabilité mais pas pour cette 508 PSE. Je ne vais pas dire que l’on se sent étriqué à l’intérieur mais je m’attendais à plus de place notamment à l’arrière à cause de son dessin style « Coupé ». Le ciel de toit noir renforce ce sentiment même si vous pourrez prendre en option le toit ouvrant (1300€).
En revanche si vous voulez du coffre, évidemment la version SW sera à privilégier avec ses 530L (1780L max) contre 487L (1537L max)
A sa sortie, la 508 était la première de la gamme a présenté cette nouvelle entité avec les crocs notamment. Ici on en rajoute une couche avec de nombreux appendices pour une version PSE qui ne fait pas semblant. Peugeot aurait clairement pu se contenter de mettre quelques stickers, une belle paire de jantes et s’arrêter là. Mais non, on voir que l’envie est là de montrer quelque chose de différent et avec ce nouveau label PSE, un nouveau mouvement est marche.
Adieu Peugeot Sport, Hello Peugeot Sport Enginereed
En discutant avec les personnes qui ont fait naitre cette voiture, on comprend vite qu’une nouvelle page se tourne dans l’automobile chez Peugeot. Pour ceux qui ont connu toutes les bombinettes « By Peugeot Sport » verseront à coup sûr une larme, plus aucune GTI/R ne sortira dans le futur, en tout cas pas dans la forme 100% thermique que l’on a pu connaitre dans le passé. Je vous avoue que j’ai eu du mal à me projeter et me dire que l’on n’aura plus jamais de voiture fun à conduire…
Mais si on prend du recul et que l’on observe les grosses claques (pour parler politiquement correct) que les constructeurs se prennent pour l’utilisation d’un pauvre bloc essence 4 cylindres.
Le salut est donc du côté des hybridations, des légères 48V aux hybridations « classiques » avec un moteur thermique + moteur électrique.
Passons à la conduite, nous avons commencé par prendre en main la version qui me parle le plus, la version SW. 360ch sur les 4 roues, ça doit parler quand même. Si on fait abstraction de ce que j’ai dit plus haut, en prenant de la hauteur, j’ai quand même entre les mains la Peugeot de série la plus puissante jamais créé. Dès les premiers tours de roue en mode Hybrid, le silence est royal en revanche ça freine fort. Les étriers empruntés à la 308 GTI sont bien là. C’est donc dans ce mode (qui sera utilisé à 99% par 99% des possesseurs de cette voiture que je pars du circuit des 24h pour un essai routier dans la région sartoise.
Le premier très bon point est la position de conduite où l’on se trouve assez bas mais avec ce fameux petit volant qui se prend extrêmement bien.
C’est en général au bout de quelques km que l’on sait si on va être confort dans une voiture ou si cela va être compliqué. Ici c’est clairement un canapé roulant, on pourrait faire l’aller-retour Paris-Marseille que l’on serait plus en forme qu’au départ. Je ne vais pas m’étendre sur la fonctionnalité massage des fauteuils qui n’a absolument aucune vocation sportive mais que c’est bon.
Donc oui un grand confort, Peugeot a réussi à faire une voiture dynamique et confortable ce qui est déjà une très bonne chose.
Le mode « Hybride » permet de conjuguer le moteur thermique lorsque le besoin s’en fait ressentir. J’ai principalement fait un trajet urbain lors des 20 premiers km.
Mais avec 360ch sous le capot, on a envie que d’une seule chose c’est d’activer le mode « Sport » et voir ce qui se passe non ?
Une fois le tumulte de la ville quitté, mode sport enclenché et gaz ! On sent tout de suite la poussé du moteur électrique qui est immédiate, le moteur thermique se met à gronder et la poussée est clairement présente ça envoi quand même. Malheureusement le bruit est catastrophique, ça sonne comme un moteur qui gronde, c’est loin d’être une jolie mélodie.
Vous me direz qu’il vaut mieux ça qu’une fausse sonorité style V8 américain et au final ce n’est pas faux du tout.
Encore une fois, au vu du positionnement de cette voiture mi sportive et surtout au vu de la cible des chefs d’entreprise, la sonorité a été loin d’être une priorité je peux le concevoir.
En revanche je trouve ça dommage ne pas avoir proposé une ligne Sport sur le catalogue pour les adeptes. En conduite soutenu, j’ai trouvé que la boite EAT8 avait à certains moments du mal à se caler au bon rapport. En revanche le passage des vitesses se fait en douceur il n’y a rien à redire de ce côté.
En dehors de ce détail, le châssis est très bon, difficile de faire mieux que Peugeot, c’est un peu leur marque de fabrique.
Pour revenir sur les modes de conduite nous en avons 4 au choix :
- 4WD : Mode transmission intégrale, principalement à utiliser quand les conditions météorologiques ne sont pas optimales
- Sport : Ce mode est fait pour que le moteur donne la puissance optimale
- Hybrid : Il peut s’apparenter au mode « Normal ».
- Confort : Il adapte certains réglages pour que la voiture soit la plus douce possible
- Electric: Comme son nom l’indique, c’est le mode qui sollicitera uniquement les moteurs électriques.
Je regrette de ne pas avoir un mode « Sur mesure », ça se fait beaucoup chez la concurrence et c’est souvent le meilleur mode car on peut choisir ses propres réglages sans passer son temps à changer de mode. Après le bouton « Drive Mode » est relativement accessible et permet de le faire sans trop de difficultés.
Tarifs
La nouvelle Peugeot 508 PSE est proposé à deux tarifs :
- Peugeot 508 PSE SW : 68 400 €
- Peugeot 508 PSE Berline : 67 100 €
Et la concurrence ? : la BMW 330e xDrive, moins puissante (292 ch) est affichée à 58 200 € en finition M Sport.
La Volvo S60 Polestar Engineered T8 AWD, plus puissante 318 ch en thermique + 87 ch en électrique est proposée à 69 100 €. Pour adoucir la maudite écotaxe, l’Audi S4 a fait un autre choix et troqué son V6 essence contre un V6 diesel de 344 ch mais cela ne suffit pas pour effacer l’ardoise d’un malus de 7 800 € minimum qui s’ajoute aux 75 000 €.
Pour finir, la 508 SW en finition GT Pack avec une motorisation assez proche (Hybride avec le 1.6 Puretech 225) est affichée au prix de 51.960€. L’écart avec la 508 PSE est tout de même important pour un peu plus de 100ch de différence.
Un grand merci à Peugeot France pour nous avoir convié à ces essais.