– « Allô Eric c’est Romain. Je vais te confier l’essai du Skoda Kodiaq ! On dit merci qui ? Non, mais t’inquiète, ça me fait plaisir et puis avec tous tes gamins c’est mieux que ce soit toi qui l’essaye »
– Merci Romain, mais je n’ai que 2 enfants.
– « Ouais ben c’est bien ce que je dis : aujourd’hui, avoir un enfant c’est une famille, au-delà c’est de l’élevage ! Donc je compte sur toi pour tout passer au crible : le coffre, la 3e rangée de siège, les aspects pratiques et tout. De toutes façons toi quand tu pars en vacances en famille c’est quasiment la caravane du Tour, donc une Skoda ce sera parfait ! … Skoda, Tour de France … Elle est bonne non ? … Bon ok, t’as pas d’humour. Bref, bon essai !
Design
En octobre 2016, nous avions la chance de pouvoir arpenter les allées du Mondial de l’auto à Paris. Difficile de retenir tout ce que nous avions pu voir ce jour-là, mais il y a tout de même des modèles qui sont restés bien imprimés dans nos rétines. Et le Kodiaq en fait partie.
Statutaire, massif sous tous les angles, il dégage une belle impression de robustesse et de sérieux notamment en raison de cette ligne d’épaule bien marquée. A l’avant, l’imposante calandre semble élargir encore un peu plus ce SUV qui l’est pourtant déjà de 1,88 m. Puisque l’on évoque les dimensions, poursuivons en indiquant qu’il mesure 4,70 m de long et culmine à 1,68 m. Pour faire simple c’est plus long et plus large qu’un Peugeot 5008 ou qu’un Nissan X-Trail. Le japonais est en revanche 3 cm plus haut. Quand on donne à son SUV le nom du plus grand des ours et du plus grand des carnivores terrestres (avec l’ours blanc), il faut que ce soit justifié. Je me suis d’ailleurs amusé à le comparer à un Jeep Wrangler : les photos sont éloquentes.
Toutefois, malgré ses mensurations qui placent clairement ce SUV à l’extrémité haute du segment, le Kodiak demeure agréable à regarder. On ne parlera tout de même pas d’élégance, mais les lignes sont claires, les arrêtes sont nettes ; en somme le dessin diffuse à la fois un sentiment de précision et de sérieux.
Ambiance à bord
L’intérieur est typiquement Skoda. Ceux qui ont déjà pris le volant d’une Octavia ou d’une Superb récentes se sentiront chez eux … Mais en plus à l’aise. Forcément au regard des dimensions que l’on vient de présenter. Mieux, il s’agit de l’espace intérieur le plus spacieux du segment. Et il est vrai que les espaces aux jambes, aux coudes et au-dessus de la tête sont très avantageux.
Le coffre est au diapason de cet espace intérieur, en proposant la soute la plus volumineuse de sa catégorie avec 720 l (en configuration 5 places).
Cet intérieur prend donc soin de notre corps, de nos bagages et sait aussi flatter l’œil : les matières sont très bien choisies (revêtements moussés, surpiqûres, moquette de capitonnage, …), les assemblages traduisent l’appartenance au groupe Volkswagen-Audi et l’ergonomie est très bien pensée.
Et à propos d’ergonomie, je vous propose un petit point « astuces pratiques »
Car oui, la grande force de ce Skoda Kodiaq c’est la foule de petits plus bien pensés et pas gadget qui, en plus d’être pratique, nous donne le sentiment d’en avoir un peu plus pour notre argent. Alors, je ne reviendrai sur les parapluies dans les portières ou sur les protections escamotables pour préserver les arrêtes des portières des chocs qui vous ont déjà été présenté par ailleurs. En revanche, j’ai été bluffé par le système ICC (In-Car Communication). Concrètement, c’est LE système que j’attendais depuis longtemps pour éviter d’avoir à hurler pour papoter avec ses passagers arrières sur autoroute. Le micro du conducteur capte sa voix et la diffuse aux passagers arrière par les haut-parleurs. Malin.
Autre petit bidule sympa : le système de nettoyage de la caméra de recul (voir photos). Qui ne s’est jamais retrouvé à devoir manœuvrer aux rétros à l’ancienne, après avoir roulé sur chaussée humide ? Avec le Kodiaq, même après avoir fait du tout-chemin sous une pluie tropicale, votre caméra de recul reste parfaitement propre, donc utilisable. Malin
Et des petites astuces comme celle-ci, il y en a une trentaine dans ce Kodiaq (crochets porte-bagage dans le coffre, double boîte à gants, panoplie complète de prise pour les passagers arrières, …). Malin. En revanche, certains manquements ternissent un peu ce tableau comme par exemple, l’absence de sièges indépendants sur la 2e rangée de sièges.
Conduite & motorisations
Quand on met en mouvement un véhicule d’un tel gabarit on s’attend à du roulis d’une part et un comportement peu dynamique d’autre part. Dans les deux cas, erreurs.
Malgré une garde au sol importante (et fort utile en tout-chemin), le comportement routier du Kodiaq est très sain. Mes passagers de 6 ans et 3 ans n’ont aucunement été malade malgré les successions de virages rencontrées.
Par ailleurs, le bloc diesel 2.0 TDI 150 ch couplé à la boite à double embrayage DSG7 s’est montré fort plaisant. Les dépassements se font sereinement et les reprises font preuve d’une franchise tout à fait acceptable. Le tout en se montrant plutôt sobre : nous avons relevé une consommation moyenne de 6.6 l/100 km au cours des 1469 km de notre essai qui était composé de 30% d’autoroute, 40% de routes et 30% d’urbain francilien.
Et à propos de conduite urbaine, même si ce n’est pas son terrain de jeu favoris, on se sent vraiment à l’aise au volant du Kodiaq, y compris dans Paris ou dans les petites rues des cités médiévales bretonnes … sauf quand il s’agit de trouver une place de stationnement à la mesure de l’ourson. De plus, la gestion active des cylindres (ACT) qui peut « neutraliser » 2 cylindres sur 4 à bas régime, permet d’évoluer en silence et en douceur tout en réduisant la consommation.
Par conséquent, une motorisation adéquate associée à une plate-forme et un châssis bien nés et la conduite se révèle très agréable.
Et si à cela on ajoute une dotation technologique digne de ses concurrentes premiums alors …
Info-divertissement & techno
Et justement, parlons-en de la technologie embarquée.
Commençons par les aides à la conduite. Je ne vais pas vous détailler l’éventail des dispositifs proposés par le constructeur tchèque. Retenez juste que le niveau d’équipement de série est très complet. Les options sont disponibles pour la plupart en pack et sont destinées à répondre à des usages spécifiques comme par exemple le Trailer Assist (assistance au remorquage) et sont proposées à des tarifs raisonnables.
En la matière, le Kodiaq a eu la bonne idée de conserver ses racines tchèques et de ne pas adopter les travers de ses cousins allemands du même groupe.
En revanche, au niveau de l’info-divertissement et de la connectivité, le Kodiaq a été piocher dans la banque de Volkswagen, pour notre plus grand bonheur.
4 systèmes d’info-divertissement sont disponibles intégrant plus ou moins de technologie et surtout proposant des écrans plus ou moins grands (de 6,5 pouces à 8 pouces).
Quoiqu’il en soit, on trouve de série sur toutes les versions la trilogie Apple CarPlay, MirrorLink et Android Auto. De plus, sur le système « cœur de gamme » qui équipait notre modèle d’essai, l’écran de 8 pouces permet notamment d’accéder à un GPS très réactif et compatible avec Google Earth et Google Street View, et proposait, par exemple, un hotspot wifi permettant de connecter jusqu’à 8 terminaux.
Enfin, il faut noter que, comme beaucoup de constructeur, Skoda propose l’accès à un catalogue de services en ligne baptisé Skoda Connect. Le Kodiaq est évidemment compatible avec ce portail divisé en deux catégories :
– la première catégorie comprend solutions de guidage et d’optimisation de l’itinéraire en temps réel en fonction du trafic, mais aussi de recherches de stationnement ou de stations services en fonction du prix des carburant par exemple. Ces solutions sont disponibles sur tous les Skoda Kodiaq équipés du système Amundsen ou Columbus.
– La seconde catégorie, nommée Care Connect, inclut l’accès à distance (pour retrouver son véhicule en activant clignotants et klaxon, par exemple), le service proactif qui vous permet d’être contacté par votre concession en vue de planifier le prochain entretien de votre Kodiaq et l’appel d’urgence (s’active automatiquement à la suite d’un accident si un système de protection comme l’airbag s’est déclenché et transmet toutes les nécessaires aux membres de l’équipe de l’appel d’urgence pour engager des mesures d’assistances nécessaires). Le service proactif et l’appel d’urgence sont gratuits pendant 13 ans.
L’avis de la Maman
Ce qui m’a plu dans ce véhicule résolument familial c’est qu’il est sécurisant. A l’extérieur, son design robuste rassure. A l’intérieur, l’habitacle est sérieux et semble avoir été pensé pour résister aux tortures que peuvent infliger des enfants en bas âges à un véhicule. Ensuite, c’est l’énorme capacité du coffre que j’ai apprécié. En général, je reproche aux SUV d’être de gros véhicules avec des prétentions familiales mais moins pratiques que les monospaces et avec des coffres trop petits mais là, ce n’est pas le cas.
Enfin, j’ai été agréablement surprise par la 3e rangée de siège. Généralement, en configuration 7 places, je ne me fais pas trop de soucis pour caser des enfants jusqu’à environ 10 ans. Au-delà ça devient trop étriqué. Mais là, des adultes peuvent prendre place sur les 2 derniers fauteuils arrières … à condition d’être assez souple pour y accéder. Mais une fois assis, on y est pas si mal. Bien-sûr, je ne conseillerai pas de faire des centaines de kilomètres, mais ça dépanne plus que bien.
C’est donc, selon moi, un SUV 7 places très homogène : bien conçu, bien pensé et bien équipé. Et pas trop cher, ce qui est important pour faire un choix parmi les concurrents auxquels je pense et qui me paraissent tous plus chers : Peugeot 5008, Audi Q7, Nissan X-Trail, Volvo XC90 et Mercedes GLS.
Modèle essayé :
Skoda Kodiaq 7 places 2.0 TDI 150 ch DSG 7
47 095 € avec options (entrée de gamme en version 7 places = 25 930 €)
Concurrentes (en version 7 places) :
- Peugeot 5008, à partir de 26 700 €
- Nissan X-Trail, à partir de 27 780 €
- Volvo XC90, à partir de 60 700 €
- Audi Q7, à partir de 66 490 €
- Mercedes GLS, à partir de 88 750 €
On aime
- le prix
- la finition
- les aspects pratiques et astuces « Skoda »
- la motorisation (agrément et sobriété)
On regrette
- le design (trop quelconque par rapport au Peugeot 5008)
- le surcoût de la version 7 places (1000€)