
Il y a quelques années, beaucoup s’accordaient à dire que les constructeurs français devraient arrêter de commercialiser des « tentatives » de voitures haut-de-gamme.
Pour les journalistes automobiles tout comme pour les clients, les berlines premiums étaient systématiquement à associer aux marques allemandes (Audi, BMW et Mercedes). Et très franchement, c’était plutôt fondé : qu’auriez-vous choisi entre une Citroën C6 et une Mercedes Classe C ? Qu’auriez-vous choisi entre une Renault Vel Satis et une BMW série 3 ou série 5 ? … Et même si la Safrane puis la 607 ne peuvent pas tout à fait être qualifiées d’échec commerciaux, elles n’étaient pas tout à fait à la hauteur en termes de motorisation, de finition et de technologie.
« – Allo Eric, c’est Romain. Ecoutes, je dois aller à Valence ce weekend pour l’essai de la nouvelle R8. Donc je compte sur toi pour l’essai de la DS 5 ok. »
« – Ouais enfin si tu veux on peut inverser, moi ça me dérange pas … Allo ? Romain ? Allo ? »
Soyons clair, ce n’est pas une corvée d’essayer un véhicule, loin de là mais il ne s’agissait pas forcément d’un véhicule auquel je portais un vif intérêt. L’avantage c’est que je n’avais aucun a priori qu’il soit positif ou négatif.
Design
La découverte de cette nouvelle DS 5 fut la première bonne surprise. Dans cette finition Sport Chic, le gris quartz (un gris anthracite métallisé) et les jantes 19 pouces s’accordent parfaitement avec la nouvelle calandre et le fameux sabre, que l’on aime ou que l’on déteste. Moi j’adore.
Les jantes de 19′ affirme le dynamisme désormais revendiquée et donne à l’ensemble une ligne plus orientée SUV/crossover que berline. Ce bel effet de style est aussi dû au rehaussement de la hauteur de caisse et c’était franchement nécessaire selon moi pour casser cette silhouette qui me rappelait un peu celle de la Citroën XM.
Au-delà de la nouvelle calandre, la réussite de la proue est aussi le résultat d’optiques soignée : éclairages diurne et nocturne à LED directionnels ainsi que les clignotants à défilement sont autant d’attributs qui confèrent à cet extérieur le caractère haut de gamme recherché par la marque.
Vie à bord
L’intérieur est à la fois luxueux, accueillant et lumineux. On retrouve des commodos inspirés de l’aviation entre les toits ouvrants (« toit cockpit »). Les sièges en cuirs qui imitent le bracelet d’une montre sont originaux tout en restant très classe : ça change des sièges très classiques des marques germaniques. Les toits ouvrants apportent beaucoup de lumière dans cet habitacle très bien fini et les amateurs de marques premiums apprécieront la présence de plastiques moussés partout !
Les passagers arrières sont très bien logés avec un espace aux jambes qui ravira les très grand. En revanche, comme souvent, le passager central (s’il y en a) se retrouvera avec les genoux dans le menton, en raison du tunnel de transmission.
Enfin, l’instrumentation de bord est selon moi très réussie. N’étant pas un fan du tout tactile (j’ai tendance à préférer le principe « une fonction, un bouton » de Porsche), je trouve qu’un très bon équilibre a été trouvé entre commandes tactiles et boutons.
Enfin, le coffre est spacieux, dans la moyenne supérieure de la gamme, quelque part entre la BMW série 3 et la série 3 GT. En revanche, sur une voiture à 45000 €, on aurait apprécié que son ouverture soit électrique.
Mais pas de quoi gâcher, là aussi, la très bonne surprise.
Motorisation et conduite
Le BlueHDI 150 se révèle tout à fait adapté pour emmener les 1.5 tonnes de cette DS 5. Même avec 4 occupants à bord et leurs bagages, il s’est révélé volontaire et capable de bonnes reprises. Sur autoroute (régulateur à 135km/h) le niveau d’insonorisation est très satisfaisant : on peut profiter pleinement de l’excellent système HiFi Denon (option à 610€) ou papoter avec les passagers sans avoir à donner de la voix.
Mais surtout ce moteur s’est distingué par sa sobriété. J’ai eu la possibilité de rouler dans Paris et ses bouchons, sur un périphérique complètement saturé, sur autoroute et sur nationale. Bilan de ces 1085 km : 6.4 l/100 km.
En revanche, ce bloc très sympa est épaulé par une boite de vitesse manuelle 6 rapports dont l’étagement est trop court selon moi sur les 3 premiers rapports. Clairement, on se demande parfois à quoi sert la 1e tellement elle est courte.
Mais ceci ne gâche en rien le plaisir de conduite. La direction est précise, le touché de route proche de ce que propose Peugeot (une référence en la matière) et l’amortissement plutôt ferme mais sans être dur.
Sur le plan technologique, l’essentiel y est : pas de « virtual cockpit » ou de changement d’ambiance lumineuse mais un HUD (Affichage tête haute) très agréable à l’œil, une connectivité complète permettant de diffuser le wifi dans l’habitacle, un GPS à l’utilisation intuitive, l’alerte de franchissement de ligne par vibration du siège, un radar anticollision avant et arrière couplé à une caméra de recul très pratique car la rétrovision est très mauvaise en raison de l’aileron arrière. Ajoutez à cela un fauteuil conducteur chauffant et massant, et vous comprendrez que ces 1000 bornes furent très agréables.
Conclusion
Cette nouvelle DS 5 a bien effectué la montée en gamme et le face-lift pour la rendre concurrentielle avec les références de sa catégorie. DS, qui est maintenant une marque à part entière, a su puiser dans l’ADN des 2 autres marques du groupe (Peugeot et Citroën) pour en tirer le meilleur. Pour cette DS 5 le résultat est très convaincant, et il reste à espérer que la clientèle traditionnellement attachée aux berlines premiums allemandes (et dans une moindre mesure britanniques et japonaises) pensera à aller lorgner du côté de chez DS.
Modèle essayé :
DS5 Sport Chic Blue HDI 150 BVM 6 rapports
Prix: 45 360 € avec options
Merci à Citroën France pour sa confiance.
On aime
- Finition
- Motorisation
- Tarif
- Niveau d’équipement
- Confort
On n’aime pas
- Boite de vitesse
- Rétrovision
- Une image de marque à construire/renforcer