Bon avec un titre comme ça, on ne va pas que faire que des amis ! Mais avant de vouloir nous écarteler prenez 2 minutes pour nous lire.
Le WWF vient de pointer du doigts une nouvelle fois les méfaits des SUV sur l’environnement et demande aux décideurs politiques de prendre des dispositions pour « […] faire reculer les ventes des véhicules surdimensionnés […] » notamment, en interdisant ou restreignant les publicités pour les SUV.
En revanche, pour étayer son propos le WWF a évidemment mené une étude d’impact sur l’environnement, mais aussi et surtout une étude de l’impact financier sur les ménages qui possèdent un SUV. Et c’est là que ça devient très intéressant pour nous tous, et surtout votre porte-monnaie.
Explications en 2 temps.
1e temps : le « problème » du SUV ce sont ses mensurations.
Il est plus haut et plus lourd qu’une berline du même segment, donc toute chose égale par ailleurs (motorisation surtout) le surpoids et l’aérodynamique dégradéé entraînent une surconsommation de carburant. Cette surconsommation est de 15% en moyenne selon le WWF. Nous estimons ce chiffre un peu gonflé, donc nous le ramènerons à 10%. Si l’on considère les prix moyens du diesel et du SP95E10 sur l’année 2019 (pas 2020 car le 1e confinement a fait plonger les prix à la pompe) le surcoût pour les ménages est d’environ 350€/an. Une somme non-négligeable pour les ménages modestes.
Et là vous me dites « eh bien les ménages modestes n’ont qu’à acheter autre chose que des SUV ! » Oui mais …
2e temps : l’omniprésence des SUV sur le marché de l’occasion
En France, les ventes de SUV ont été multipliées par 7 en dix ans et représentent aujourd’hui près de 40 % des ventes de voitures neuves. Donc depuis environ 5 ans, le marché de l’occasion est saturé par les SUV. Et comme sur n’importe quel marché, la loi de l’offre et de la demande fait évoluer les prix à la hausse ou à la baisse. Comme l’offre de SUV d’occasion est importante, les prix restent accessibles et négociables particulièrement sur les modèles ayant eu de gros succès commerciaux.
Par conséquent, un ménage modeste qui ne peut pas s’offrir une voiture neuve va se tourner vers l’occasion et qu’est-ce qu’il va surtout y trouver ? Des SUV urbains, compacts ou familiaux en fonction de son besoin et de son budget. Ce ménage va donc sans le savoir acquérir un véhicule qui est certes dans ses moyens pour le prix d’achat, mais plus cher à l’usage qu’une berline (ou une citadine) de même segment. Les frais de carburant, d’assurance, et de pneumatiques sont, en moyenne, plus importants sur un SUV.
Donc, possiblement, le ménage qui vient d’acquérir un SUV d’occasion à bon prix peut, au global, ne pas faire une bonne opération. Bien-sûr, cela est fonction de plusieurs paramètres. Si par exemple le véhicule précédemment détenu était un véhicule ancien qui consommait une citerne/100 km, là c’est sûr qu’un Peugeot 3008 diesel d’occasion reste financièrement raisonnable.
En clair, ça s’étudie et chaque situation est différente. Notre souhait n’était pas de blâmer les SUV, ni de faire de la pub au WWF, mais de poser un regard critique et objectif sur l’impact financier de ce type de véhicule sur votre budget.
A vous maintenant de faire vos calculs en fonction de votre besoin et de votre budget. Mais quitte à sortir vos calculatrices, ne perdez pas de vue les véhicules 100% électriques : votre porte-monnaie peut potentiellement vous en remercier (et la planète aussi).
Ici, au Québec, avec les hivers que nous avons et le nombre de centimètres de neige, un SUV n’est pas un luxe. L’hiver bien des voiture style berline souffrent lors des tempêtes et demeure compliqué à sortir de la neige. Un véhicule plus haut avec transmission au 4 roues est plus adapté pour nos hiver Québécois.