A l’heure où le groupe FCA vient de demander un prêt de 6,3 milliards d’euros garanti par l’état italien pour surmonter la crise du COVID-19, il nous paraissait nécessaire de (re)dire à quel point Alfa Romeo est un constructeur automobile prestigieux. L’histoire d’Alfa Romeo est riche : rappelons-nous que s’il n’y avait pas eu Alfa Romeo, il n’y aurait pas Ferrari.
Et son actualité l’est tout autant, même avec une gamme très resserrée (seulement 3 modèles).
Aujourd’hui, c’est le SUV d’Alfa Romeo, le Stelvio que nous passons au crible.
Avant de le décortiquer, petite explication concernant la nouvelle gamme Stelvio.
La finition d’entrée de gamme se nomme Stelvio (oui, ce qui nous donne un Stelvio Stelvio …). Juste au-dessus on trouve la finition Super qui offre déjà à ce stade un très bon niveau d’équipement (supérieur à ses concurrents germaniques).
Au-delà, vous avez le choix. Soit vous prenez la voie de la sportivité avec la finition Sprint puis la finition Veloce (notre modèle d’essai). Soit vous pouvez vous orienter vers une toute nouvelle finition baptisée Ti (pour Turismo Internazionale) qui se veut tourner vers élégance et une exclusivité typiquement italienne.
A présent, que vous êtes incollable sur la gamme, regardons de plus près ce nouveau Stelvio.
Design
Le Stelvio c’est le SUV désirable. Des lignes glamours, sensuelles, galbées : on est fan ! Et, de notre point de vue, le Stelvio n’a rien a envié à son cousin au trident, le Maserati Levante.
Certes, le Model Year 20 (MY20) évolue peu esthétiquement par rapport aux millésimes précédents, mais après tout, cette ligne qui plaisait tellement avant plaît logiquement toujours autant aujourd’hui. Dans notre version d’essai, Veloce, la sportivité s’exprime surtout au travers des roues de 20 pouces dévoilant des étriers jaunes.
Même sans ces attributs sportifs, la silhouette est très agréable à l’œil. Un long capot qui renvoie sur l’arrière l’habitacle et une ligne de pavillon fuyante : oui, le Stelvio a un petit côté « coupé-SUV ». A l’avant, on retrouve une calandre typiquement Alfa avec un très grand triangle pointe vers le bas au centre de deux optiques au regard très froncé. A l’arrière, on apprécie la bonne proportion entre carrosserie et surface vitrée, ainsi que les deux canules d’échappement (réelles) qui encadrent un large diffuseur. Ouf, l’âme d’Alfa est bien là !
Ambiance à bord et info-divertissement
A l’intérieur de cette version Veloce, ce qui frappe au premier coup d’œil c’est le travail sur la qualité perçue et les finitions qui deviennent dignes d’un positionnement premium. Il faut reconnaître que c’était nécessaire pour ce SUV qui était en retrait sur ces points. A bord de ce nouveau millésime, on trouve enfin des matériaux nobles, des cuirs surpiqués et des inserts de boiseries qui flattent l’œil.
A bord de notre version d’essai Veloce vous apprécierez notamment les fauteuils sport qui offrent un excellent maintien. Sur la version Ti des fauteuils confortables et des inserts de bois rendront les trajets encore plus agréables.
Ensuite, ce que l’on remarque également, c’est la mise à niveau technologique. Sur la console centrale, on trouve un système d’info-divertissement tactile parfaitement intégré et parfaitement positionné, juste au-dessus des ouïes de ventilation. En revanche, l’écran de 8,8 pouces est très large mais pas très haut ce qui peut nuire à la lisibilité de la navigation par exemple. Son fonctionnement est tout à fait satisfaisant : les menus sont complets, l’ergonomie n’appelle aucune critique et que ce soit en tactile ou via la molette il se montre très fluide. Donc, saluons le travail d’Alfa Romeo sur ce point.
Toujours sur l’aspect technologique notons l’apparition sur ce Stelvio d’un mode de conduite semi-autonome de niveau 2 qui vient combler un retard par rapport à certains de ces conccurents. Toutefois, j’ai trouvé son fonctionnement perfectible.
Un petit passage aux places arrières nous permet de vérifier qu’on y est bien installé. La ligne de toit fuyante ne perturbe pas l’accessibilité ou l’assise des plus grands et la place aux jambes est tout à fait convenable. En revanche, sur notre modèle d’essai équipé d’une transmission intégrale (Q4), le tunnel de transmission peut rendre la place du milieu inconfortable sur long trajet.
Enfin, le coffre de 525 litres le situe dans la moyenne du segment.
Conduite et motorisation
On va le dire clairement le Stelvio est un régal absolu au volant. Et c’est heureux car avec ce nom qui évoque le légendaire col italien, on en attendait pas moins.
Léger, coupleux , très bien motorisé : le plaisir de conduire est indéniable.
Sur notre version d’essai, nous avions un bloc diesel de 2.2l qui développe 210 ch (à 3500 tr/min) pour 450 Nm de couple (dès 1750 tr/min). Cette finition est aussi proposée avec une motorisation essence 2.0l de 280 ch. de Le tout pour un SUV qui affiche environ 1600 kg ce qui est très peu par rapport à ses concurrents.
Nul besoin d’aller sur les motorisations du sommet de la gamme pour profiter du plaisir de conduire de ce Stelvio. Le 2.2l diesel est disponible en 2 autres versions : 160 ch et 190 ch. Cette dernière nous semble être le meilleur compromis. Si vous préférez une motorisation essence, on vous oriente plutôt sur l’autre version du 2.0l essence qui développe 200 ch.
Forcément, avec de tel moteur et un poids à ce point contenu, le Stelvio se montre très sobre. Après 300 km en région parisienne, j’ai consommé 6.8 l/100 km.
Enfin, le comportement routier est excellent au point d’être parmi les références de la catégorie grâce, notamment, à une garde au sol basse et une transmission intégrale bien typée propulsion.
Modèle essayé
Alfa Romeo Stelvio Veloce MY20 2.2l diesel AT8 Q4 (210 ch)
60 900 € hors option + 4830 € d’options = 65 730 € TTC
Concurrents
- Mercedes GLC 220d (194 ch) = 57 750 € TTC hors option
- BMW X3 xDrive20d xLine (190 ch) = 58 650 € TTC hors option
- Volvo B4 AWD diesel R-Design (197 ch) = 58 130 € TTC hors option
- Volvo B5 AWD diesel R-Design (235 ch) = 62 630 € TTC hors option
On n’aime
- l’agrément de conduite et le comportement routier
- la sobriété des moteurs diesel
- le niveau d’équipement dès les premiers niveaux de finitions
- la montée en gamme (technologique et qualitative)
- les nouvelles teintes et particulièrement celle de notre modèle d’essai
On regrette
- le mode de conduite semi-autonome de niveau 2 perfectible