C’est fait ! Volvo propose désormais son premier SUV compact : le XC40.
Dans le viseur du suédois se trouve essentiellement l’Audi Q3, le Mercedes GLA, le Jaguar E-Pace mais surtout le BMW X1. Est-ce que le petit nouveau a l’étoffe d’un jeune premier ?
Design
Il convient d’abord de souligner qu’il n’est pas franchement petit : 4,43 m de long et 1,65 m de haut, on est sur du beau gabarit. Sans vous assommer de chiffres, retenez qu’il est plus long (+7 cm), plus haut (+5 cm) et plus large (+3 cm) qu’un Audi Q3.
Le BMW X1 est équivalent en terme de longueur, mais le suédois demeure plus haut (+5 cm) et plus large (+4 cm).
Pourtant, ces mensurations font de lui un SUV statutaire mais pas imposant. La silhouette est même assez élancée de profil grâce à la ceinture de caisse qui remonte à l’arrière du véhicule (dommage pour les enfants qui ne verront rien) vers un petit béquet de toit. De face, la calandre verticale et les optiques diffusent une belle impression de qualité et de robustesse.
A l’arrière, la galbe du coffre de ce XC40 associé aux optiques qui s’écartent sur les flancs peuvent, dans certaines teintes de carrosseries lui faire « un gros cul » (en blanc notamment). Alors que dans d’autres coloris ce ne sera pas le cas. C’est affaire de perception et de goût. Pour ma part, même avec cette poupe callipyge il me plaît, car les bonnes proportions entre surface vitrée et carrosserie diffusent une belle impression de qualité-perçue.
Motorisation
Au lancement, deux motorisations seront disponibles, toutes en 4×4 et avec la boite de vitesse Geartronic 8 :
- le D4 : un moteur diesel de 2.0 l pour 190 ch et 400 Nm de couple
- le T5 : un bloc essence de 2.0 l développant 247 ch et 350 Nm de couple
Des motorisations supplémentaires seront proposées dans un second temps. On attend notamment un D3 (diesel) et un T3 (nouveau 3 cylindres essence) de 150 ch chacun. Ainsi qu’une motorisation hybride (très certainement rechargeable) et une version 100% électrique. Rappelons que Volvo est engagé dans un processus d’électrification (totale ou partielle) de l’intégralité de ces modèles d’ici à 2019.
J’ai pu prendre le volant des versions D4 et T5. Dans les 2 cas, il s’agit de SUV pesant environ 1,7 tonnes et en 4 roues motrices. En adoptant une conduite « normale à tendance dynamique » les consommations des deux moteurs s’établissaient à environ 11 litres/100km. Il n’y avait pas de différences notables entre l’essence et le diesel. Le choix du moteur s’annonce donc cornélien car malgré les récentes mesures gouvernementales le diesel demeure moins cher à la pompe. De plus, la version essence AWD de mon essai qui affiche une puissance fiscale de 15 CV risque d’être fortement malussée.
Conduite & ambiance à bord
En s’installant au volant, on apprécie de découvrir ou de retrouver ce qui fait le charme des nouveaux intérieurs Volvo : un grand écran de 12 pouces en position horizontale derrière le volant et un écran de 9 pouces vertical sur la console centrale, un très bon niveau de finition et d’assemblage, des plastiques moussés, des montants de parebrise recouverts de tissus et des fauteuils confortables et enveloppants précisément comme je les aime. Les rares plastiques apparents sont de bonnes factures. Bref, l’ensemble respire la qualité et est complètement au niveau de ces concurrents prémiums.
Une fois le moteur en marche et dès les premiers tours de roues, on est agréablement surpris par le niveau d’insonorisation. Je me suis même surpris à avoir un doute sur la motorisation pendant un fraction de secondes (« je suis au volant de la version essence ou diesel ? »). Couplé à un amortissement très confortable, la « zénitude » scandinave revendiquée par Volvo est réelle.
En revanche, malgré les puissances des deux blocs essayés, le XC40 n’est pas conçu pour une conduite sportive. Son crédo c’est la conduite zen, sur autoroute ou sur le réseau secondaire. Sur les tracés sinueux, la prise de roulis est importante et les 1,7 tonnes se sentent.
Deux surprises : en ville, où malgré ses mensurations et grâce à sa position de conduite élevée, il se montre plutôt à l’aise. Ainsi qu’en tout-terrain où, même si ce n’est pas un franchisseur (angle d’approche = 21,7° / angle de fuite =21,9°) , la garde au sol de 21 cm, les 4 roues motrices et le mode offroad font plus que bien le job.
Enfin, impossible de conclure sans évoquer les rangements. Alors, non je ne ferai pas de parallèle facile entre Volvo et Ikea, mais force est de reconnaître que le XC40 est truffé de solutions de rangement très bien pensé. Chaque chose a sa place (smartphone, tablette, bouteille d’eau, même le manuel et le carnet d’entretien ont un logement dédié dans la boite à gants) et il y a une place pour chaque chose. Y compris vos déchets avec une petite poubelle au niveau de l’accoudoir. Et le coffre n’est pas en reste avec un tapis rigide qui peut-être escamoté ou plié dans plusieurs position dont une qui permet d’accrocher des sacs au lieu de les poser. Ça peut paraître futile, mais quel plaisir de ne plus entendre ses courses de balader à chaque rond-point.
Infodivertissement & techno
Le Volvo XC40 propose dès la finition Momentum (1e niveau de finition) une dotation de série très complète au niveau multimédia et connectivité. Apple Car Play et Android Auto sont évidemment présents y compris la charge par induction. Petit détail : désormais la sono premium c’est Harmann Kardon et non Bowers & Wilkins comme sur le XC60 ou XC90.
Mais là où Volvo fait très fort au niveau technologie, c’est, comme vous l’avez deviné, en terme de sécurité. Soyons clair : sécurité active comme passive, tout y est, de série et dès le premier niveau de finition.
Enfin, le XC40 est déjà prêt pour le Car Sharing (auto-partage). Dès la finition Momentum, la XC40 intègre le système Volvo On Call avec fonction Car Sharing. Ceci permet de localiser son véhicule (voire de le tracker en cas de vol), de préchauffer ou rafraîchir l’habitacle à distance mais aussi et surtout de partager votre XC40 avec votre famille, vos amis ou avec un inconnu dans le cadre de l’auto-partage ou d’une location entre particulier. Pour ce faire, une clé numérique est confiée par le propriétaire du véhicule à son utilisateur occasionnel lui permettant d’ouvrir et de démarrer le véhicule. Donc plus besoin de se rendre disponible pour remettre des clés en main propre.
Reste à savoir si les propriétaires d’un SUV de cette valeur auront le cran de le confier à un inconnu. Mais c’est peut-être aussi un peu ça le futur de l’automobile.
Conclusion
Beaucoup de qualités et très peu de défaut, le Volvo XC40 frappe fort sur un segment qui semble trusté par le trio germanique. Toutefois, c’est un challenger qui nous apparaît comme beaucoup plus crédible que le Jaguar E-Pace car avec un niveau d’équipement, de motorisation et de prestation plus élevé.
Mais le tarif l’est aussi. Le XC40 démarre à 45100 € mais la comparaison n’est pas possible sur les 1e niveaux de finition entre le suédois et les allemands car la dotation de série du XC40 est plus complète et les catalogues (annuaires ?) d’options des allemands sont plus étoffés et plus chers.
Alors nous avons comparé les cœurs de gamme. En commençant par son plus farouche concurrent. Le BMX X1 xDrive20d Sport BVA8 de 190 ch est proposé à 47950€ contre 47970€ pour le XC40 D4 AWD BVA8 en finition R-Design. L’Audi Q3 2.0 TDI S-Tronic Quattro Sport Design est moins cher (45000€) mais son moteur ne développe « que » 177 ch et la marque aux anneaux annonce une nouvelle génération d’ici la fin 2018.
Donc nous vous laissons le soin de nous dire ce que vous pensez de son prix. Pour ma part, j’estime qu’au regard du niveau d’équipement et de la qualité des matériaux et des assemblages, ce XC40 propose un tarif qui n’est pas dépositioné et est même concurrentiel.