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Essai Lexus RC 300h – le coupé plais-hy-r

Quelques mois après la Lexus GS, me voici au volant du Lexus RC 300h.

Plus qu’un essai, je vous propose de vous raconter une histoire : celle d’un oxymore.

Un oxymore c’est quoi ? Pour dire les choses simplement, c’est une figure de style qui vise à associer deux mots que tout oppose. Exemple : « une douce violence » ou « un silence assourdissant ».

Le Lexus RC 300h, en tant que coupé hybride c’est exactement cela selon moi. Car un coupé ça se doit d’être sportif, avec une gueule agressive, des chevaux plein le capot. Alors qu’une voiture hybride c’est un véhicule raisonné, raisonnable, écolo, sobre et discret. Lexus, avec le RC 300h, a eu la folie d’associer ces deux univers que tout oppose. Mais est-ce que cette figure de style est réussie ?

 

 

Design

Dans « figure de style », il y a « style » et ce coupé n’en manque pas ! A l’instar de la gamme Lexus récemment renouvelée, le RC adopte cette calandre trapézoïdale qui donne une gueule incroyable à la voiture. Les feux sous soulignés par des optiques diurnes en flèche qui renforce la sportivité de l’ensemble, déjà affirmée par des ouïes aérodynamiques aux extrémités basses du pare-choc avant.

D’un pas sur le côté, on peut admirer le profil et la silhouette de ce coupé. Des lignes à la fois pure, tendue qui paraissent presque sculptées par le vent. Mais à y regarder de plus près, on apprécie le travail des designers. La carrosserie est travaillée de toutes parts pour offrir ce résultat sculptural : bas-de-caisse biseautés, lignes de fuite dessinées, passages de roues galbés. Même le capot qui paraissait interminable vu de face, s’intègre étonnement bien.

L’arrière est peut-être le point de vue qui fera naître le débat. D’un côté, ce coffre délicatement coiffé d’un petit dessin de carrosserie tout en sobriété. Mais de l’autre, des inserts de plastiques noires aux extrémités basses du pare-choc arrière qui semblent mal-venues. L’ensemble reste réussi et, là aussi, sportif avec des optiques taillées à la serpe et des lignes qui jouent avec les reflets pour évoquer à nouveau le trapèze de l’avant.

En clair,  c’est résolument un coupé que vous avez sous les yeux et hormis les inserts « hybrid » sur la carrosserie rien ne vous permettra de deviner la présence d’un moteur électrique.

 

 

Ambiance à bord

A bord, pas de doute non plus, c’est un coupé et un Lexus de surcroît. On monte dans une voiture, mais on descend dans un coupé. Et une fois descendu dans le RC, on se retrouve dans un mini-cockpit … mais de jet-privé.

Les finitions sont impeccables et les matériaux de qualité, sauf certains plastiques de la console centrale. Les sièges, au-delà d’être chauffants et ventilés, offrent un excellent maintien sur ce cuir surpiqués est très épais. Les maîtres-artisans Takumi savent y faire, c’est indéniable.

Beaucoup de boutons sur cette console de bord, mais l’ergonomie réussie fait que l’on est jamais perdu.

Une ombre au tableau cependant : le volant. Alors que l’on est dans un coupé de plus de 220 ch, pourquoi ne pas avoir proposé un volant avec le méplat de circonstance ?

A l’ouverture du coffre on est pas déçu : le caisson de basses astucieusement placé permet d’offrir 340 litres. Ce qu’il faut pour embarquer 4 adultes et leur valise.

En synthèse, un intérieur cossu et sportif.

 

 

Conduite et motorisation

On presse le bouton et là … ben rien ! Ou plutôt si : le cockpit s’allume, le siège et le volant électrique reprennent la configuration que vous avez mémorisé. Et c’est aussi ça le charme de ce coupé ! Rouler calmement sans un bruit dans cette intérieur luxueux et sportif. Tel le chat.

Quelques tours de roues plus tard, le 4 cylindres de 2.5 l s’ébroue et là le chat se fait tigre … ou plutôt chat sauvage. On presse l’accélérateur, il y a du répondant certes, mais malgré les 223 ch, on ressent tout de même la lourdeur du véhicule. Donc ne vous attendez pas à un coup de pied aux fesses. Pour ça, il vous faudra opter pour le RC-F et son V8 de 5.0 l dont les 32 soupapes font jaillir 477 ch (bientôt à l’essai sur Autoday, on l’espère).

D’autant que, malgré la relative franchise de l’accélération du RC 300h, l’hybridation engendre cette sonorité particulière qui donne l’impression que « ça mouline ». Mais la bonne insonorisation et l’agrément de conduite distillé font oublier le tout. Car c’est un coupé très bien équilibré que nous a concocté Lexus, surement le fruit d’un savant travail des ingénieurs qui ont mis au point ce moteur longitudinal (moteur à l’avant, roues motrices à l’arrière). Cette excellente répartition des masses offre donc une excellente stabilité et un sentiment très sécurisant.

Et c’est là que l’on retombe sur l’oxymore : un coupé capable de faire croquer le bitume à plus de 220 chevaux et pourtant tout est zen, feutré, apaisé. On aime ou on déteste. Moi j’adore !

 

 

Infodivertissement

Le RC 300h nous régale sur ce point. Le gigantesque écran 24:9 donnerait presque envie de regarder un épisode de sa série préférée dessus. Mais ce n’est pas possible. Le système propose l’essentiel, sans plus. Pas d’Apple Car Play, de MirrorLink ou d’applis intégrés, mais une synchro avec son smartphone simple et rapide. A ce propos, l’écran peut se splitter pour permettre d’afficher en permanence un menu : celui du téléphone par exemple.

L’ergonomie bien que perfectible reste bien pensé et après quelques minutes d’adaptation on arrive à tout manipuler depuis les commandes au volant ou le pavé tactile de la console centrale.

Enfin, je ne peux pas passer à la conclusion sans évoquer le système audio carrément incroyable qu’offre ce coupé : une marque prestigieuse, Mark Levinson et pas moins de 17 haut-parleurs dans l’habitacle qui vous permettent de faire beaucoup de bien à vos tympans.

 

 

Conclusion

Le Lexus RC 300h est donc bel et bien un oxymore. Une figure de style qui ne fera pas l’unanimité et pourtant le plaisir de conduire est bien là. Loin des BMW Série 4 ou des Audi A5 (qui ne peuvent pas être considérées comme des concurrentes directes), le RC 300h vous permettra de faire le plein de sensations, mais des sensations d’un autre ordre. A vous de voir, mais ça mérite largement d’être vu et d’être vécu !

On aime :

– Design (superbe)
– Consommation et sobriété
– L’agrément de conduite
– La qualité et les finitions intérieures et extérieures
– La philosophie : et si c’était ça le futur plaisir d’un coupé ?

 

On regrette :

– Le tarif élevé (surtout du modèle essayé)

 

Modèle essayé : Lexus RC 300h F SPORT à partir de 59 990 €

 

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Crédit photos : Toyota France et Autoday
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