Il y a quelques jours, se tenait le premier grand prix de Formule E à Paris sur l’esplanade des Invalides. Une excellente occasion de partager avec vous nos impressions à propos d’un véhicule hybride et réussi : la Lexus GS.
Ah Lexus !! Marque synonyme d’hybridation, de confort, de qualité, … et c’est tout ?
Non ce n’est pas tout ! Lexus est bien décidé à dépoussiérer son image de voiture pour quinquas. Et selon moi (et mes 32 printemps) l’objectif est carrément atteint car une voiture comme ça, j’en veux !
Si vous avez 5 minutes, je vous explique pourquoi.
Le renouveau de Lexus semble aujourd’hui tenir en 2 lettres. Oui, mais lesquelles ?
RX ? Tout le monde connaît ce beau SUV premium hybride qui est un beau succès commercial pour Lexus.
CT ? Il est vrai que cette berline compact qui est la porte d’entrée dans la marque Lexus offre de belles qualités en termes de design et de comportement.
Mais selon moi, les deux lettres du moment chez Lexus sont GS.
Oui, je parle bien de la routière tricorps que certains d’entre vous connaissent sûrement.
Ne restez pas sur cette image de familiale hybride statutaire car cette Lexus se décline à l’envi pour s’adapter aux usages et aux goûts de tous ou presque.
Envie d’une voiture sage, éco et écolo mais avec de la gueule ? Il y a la GS 300h pour ça.
Envie de tenter de faire péter les chronos (sur circuit) avec des sièges bébés à l’arrière et les bagages dans le coffre ? Il y a la GSF pour ça !
La GSF c’est quoi ?
Un indice : le « F » fait référence au circuit Fuji Speedway. Vous l’aurez deviné, il s’agit de la GS issue de la gamme haute performance de Lexus. C’est, en clair, une GS que l’on aurait gavé de testostérone. Sous le capot, un V8 atmosphérique (sans hybridation) de 5.0 l développant 477 ch au tempérament diabolique capable de propulser les 1800 kg à 100 km/h en 4,6 secondes. Le tout avec un comportement dynamique incroyable. Je retiens, par exemple, le grip qui laisserait croire que l’on est aimanté à la route. Les essais sur circuit mouillé sont bluffants, si bien que l’on peut sans exagérer la comparer sur ce point avec une BMW M5.
Vous l’aurez compris, de la voiture raison à la voiture passion il y en a pour tous les goûts.
Mais si vous voulez une hybride capable d’abattre des kilomètres dans un confort premium tout en étant capable d’être emmenée à un rythme résolument dynamique, alors votre bonheur s’appelle sûrement GS F Sport.
La GS F Sport c’est quoi ?
Contrairement à la gamme F (haute performance), « F Sport » désigne un niveau de finition. On retrouve donc les moteurs propres aux 2 versions de GS, à savoir :
- Sur la GS 300h : un moteur électrique de 143 ch + un moteur 4 cylindres de 2.5 l de 181 ch, soit 223 ch de puissance combinée
- Sur la GS 450h : un moteur électrique de 200 ch + un moteur V6 de 3.5 l de 292 ch, soit 345 ch de puissance combinée.
Alors pourquoi ce coup de cœur pour un niveau de finition en particulier ?
Je ne suis pas du genre à me laisser amadouer par un pédalier en alu ou quelques inserts ça et là. Selon moi, l’intérêt de ce niveau de finition pour la GS réside, d’une part, dans son design. Inspiré du concept LFA, je le trouve à la fois réussi et innovant.
D’autre part, les prestations et le niveau d’équipement proposés font des GS F Sport d’excellents rapports qualité/prestation/prix par rapport à la concurrence. On bénéficie par exemple d’un châssis spécifique avec des réglages différenciés avant/arrière permettant d’accentuer l’efficacité de la suspension variable adaptative (AVS). On pourrait penser qu’il s’agit d’un gadget peu utile, mais sur certaines de nos routes à l’état médiocre c’est très agréable.
Autre exemple, la 450h est dotée d’un système de conduite nommé Lexus Dynamic Handling (LDH). En synthèse, il s’agit d’un système qui analyse la vitesse et l’angle de braquage du volant pour piloter l’angle de braquage des roues avant et arrière (directrices) de manière indépendante. Là non plus, il ne s’agit pas d’un gadget : l’agrément de conduite s’en ressent. Renault propose d’ailleurs un dispositif similaire sur certaines versions de Mégane et de Talisman.
Les présentations étant faites, place à la critique.
Design
Calandre en double trapèze, lignes tendues et athlétiques, optiques diurnes avant en pointe de flèche ; cette nouvelle GS exprime sont dynamisme sous tous les angles.
Mieux, ce dessin sans concession et radical semble vouloir prendre le contre-pied des designs plus consensuels de ses concurrentes premium européennes. On adore ou on déteste. Personnellement j’adhère sans réserve à ce côté mauvais garçon chic.
Ambiance à bord
Le niveau d’équipement des GS est très complet, même sur les premiers niveaux de finition. Les assemblages sont précis, les matériaux de très bonne qualité et les assises sont confortables. L’ensemble flatte donc l’œil et les mains. Les tympans ne sont pas en reste car le niveau d’insonorisation est très bon. Enfin, le dos et … le bas du dos (vous m’avez compris) du conducteur sont choyés grâce au siège chauffant, massant et ventilé.
Les passagers sont très bien traités également : habitacle généreux, présence de prises USB, réglage indépendant de la climatisation avec purification de l’air par nanoparticules et store électrique sur la lunette arrière (de série sur le plus haut niveau de finition).
Conduite
Je ne reviens pas sur les deux motorisations proposées sur ces nouvelles GS, mais ayant pu prendre le volant de la 300h et de la 450h il est évident que les sensations de conduite distillées par le V6 24 soupapes de la 450h sont exceptionnelles.
Toutefois, il faut aussi reconnaître que quelle que soit la motorisation, ça mouline. L’explication se trouve, je pense, dans le fait que lors de certaines phases de conduite (reprise, insertion, conduite en montagne), le moteur thermique assure la motricité mais alimente aussi les batteries. Résultat : on peut avoir l’impression que le moteur « pédale dans la semoule ».
Est-ce que ça dérange ? Pas moi.
Est-ce que ça altère l’agrément de conduite ? Absolument pas.
Il s’agit simplement d’un comportement acoustique différent. Pour les conducteurs de voiture thermique c’est une nouveauté, mais pour la plupart des possesseurs de véhicules hybrides ce sera habituel.
Du point de vue de la conduite, le seul bémol vient du régulateur/limiteur de vitesse à l’ergonomie discutable (un commodo à part et pas pratique).
Enfin, la consommation est dans la moyenne de la catégorie. On aurait pu s’attendre à un peu mieux pour une hybride mais 7,5 l/100 km en moyenne pour des voitures offrant ces puissances, c’est tout à fait honorable.
Infotainment
L’infotainment de cette Lexus GS F Sport est plutôt réussi. J’ai apprécié le gigantesque écran de 12,3 pouces au format 24/9e, tellement grand qu’il peut être divisé en 2/3 – 1/3.
Et niveau écran, ce n’est pas fini : sur le tableau de bord, entre les 2 cadrans à effet 3D, le conducteur dispose d’un écran 4,2 pouces multifonction qui se pilote depuis le volant. A cela s’ajoute l’affichage tête haute qui permet de visualiser la vitesse, les consignes de navigation ainsi que toutes les infos d’assistance à la conduite (régulateur de vitesse autoadaptatif, maintien dans la file, …).
Pas d’Apple CarPlay ou de Mirror Link, mais la synchronisation avec le smartphone est simple et rapide. L’essentiel est proposé sans superflu (pas de lecture de SMS par exemple).
L’ergonomie de l’ensemble n’est pas véritablement intuitive, c’est même plutôt mitigé. Par exemple, la navigation dans les menus est très pratique grâce à un mini-joystick qui se déplace librement sur la carte GPS et qui passe automatiquement en mode « cran par cran » pour naviguer d’icône en icône. En revanche il peut s’avérer difficile de retrouver certaines fonctionnalités ou rubriques dans les menus.
Cette interface nécessite donc un temps d’adaptation et d’apprentissage, mais une fois apprivoisée j’ai pu quasiment tout faire en roulant.
Bonus
Avant de conclure, une question me trottait dans la tête : lorsque l’on a la chance de pouvoir consacrer entre 50 000 et 80 000 € à l’achat d’une voiture, pourquoi choisir une Lexus plutôt qu’une concurrente allemande ? Cette question, je l’ai posée sans détour à Cèdric Danière, directeur de Lexus.
Selon lui, « les réponses sont à la fois émotionnelles et rationnelles. Émotionnelles car en choisissant de rouler en Lexus on choisit une auto tout aussi agréable, confortable et puissante qu’une premium allemande mais qui sera différente, originale et avec un design radical. Idéal pour se démarquer.
Rationnelles car l’agrément de conduite, le niveau de finition et la qualité d’assemblage nous permettent de concurrencer sans complexe les premiums européennes, tout en offrant des coûts d’acquisition et d’entretien beaucoup plus raisonnables.
Et puis, chez Lexus, l’équipement de série est riche. Le catalogue d’options est donc contenu et permet d’augmenter une dotation de série très complète sans faire grimper le tarif vers des sommets inconsidérés.
Enfin, les coûts d’entretien sont restreints notamment grâce à l’hybridation qui, par nature, sollicite moins les pièces d’usure comme les freins par exemple. »
Autoday : Mais est-ce que votre réseau, moins étendu que ceux de vos concurrents n’est pas un frein à l’achat ?
« C’est vrai que notre réseau de concessions est moins dense, mais nous sommes présents dans toutes les grandes métropoles et dans la plupart des villes moyennes. Et surtout nous sommes confiants dans nos produits : nous estimons que les qualités propres de nos automobiles sont en mesure de faire venir les clients dans notre réseau … même s’il faut faire quelques kilomètres de plus. »
Conclusion
Comme beaucoup de challengers ou d’outsiders, Lexus propose une GS avec de réelles qualités dans tous les domaines. De plus, l’hybridation, sans être rechargeable, est très bien gérée et on n’en attendait pas moins de la marque de luxe de Toyota. En revanche, le plus dur reste à faire pour ce constructeur : faire connaître et découvrir cette berline à ceux qui recherchent une grande routière, haut de gamme, sportive et hybride. Toutefois, Lexus a dans sa main deux puissants atouts : un très bon produit et l’absence quasi-totale de concurrente directe.
Ce que j’ai aimé :
- Finition, qualité, matériaux
- Rapport qualité/prix/dotation
- Comportement routier
- Habitabilité avant/arrière + volume coffre
- Gestion de l’hybridation
Ce que je regrette :
- Ergonomie infotainment
- Consommations (raisonnables mais on s’attend à mieux d’une hybride … ok je chipote)
Modèles essayés :
- Lexus GS 300h F SPORT (223 ch) : 64 600 €
- Lexus GS 450h F SPORT (345 ch) : 76 200 €
Concurrente :
- Infiniti Q70 Hybrid (364 ch) : à partir de 57 800 €