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Essai Audi R8 V10 Plus V10 5.2 FSI 610ch – Rencontre avec Dr Jekyl et Mister Hyde

Je dois vous avouer que c’est la première fois que je rencontre autant de mal à écrire un article sur AutoDay. Cela fait 3 ans désormais que le blog existe, 86 essais plus tard, un weekend que je ne suis pas près d’oublier…

Tout commence par une invitation, jusqu’à maintenant cela reste très classique mais une lettre et un chiffre retienne mon attention: R8. J’avoue avoir relu le mail une deuxième fois, mais oui il s’agissait bien d’une invitation pour essayer la nouvelle Audi R8 un weekend dans la superbe région de Valence.

Vous vous doutez que je n’ai pas pu refuser cette invitation à essayer une voiture qui m’a toujours fait rêver. Depuis tout petit je suis passionné de voitures, j’ai toujours rêver de me mettre derrière le volant d’une supercar et bien c’est désormais chose faite.

 Design

Audi n’est pas tout à fait partie d’une feuille blanche sur cette nouvelle R8, on retrouve l’ADN et les lignes qui ont fait le succès de sa devancière. Nous avions à faire à la version la plus radicale lors de cet essai c’est à dire la R8 V10 Plus. « Plus » de quoi ?

Cette version adopte un aileron fixe en carbone, du carbone un peu partout sur la carrosserie également sur la lame avant. Les changements se font aussi sur le moteur et son poids mais nous y reviendrons un peu plus tard dans l’article. Je trouve le profil de cette voiture assez incroyable, une ligne traverse la voiture de part en part. On ne voit même pas la poignée de la porte, elle est en fait caché dans le renfoncement de la carrosserie.

Je trouve que l’arrière de la voiture manque un peu d’agressivité même si sa double sortie d’échappement à deux canules rectangulaires et son diffuseur en carbone en disent long sur les intentions de ce bolide. L’avant de la voiture est très réussi, les nouveaux feux laser viennent ajouter beaucoup d’agressivité à cette voiture avec sa lame avant en carbone qui flirt avec le bitume.

Comme c’est le cas très souvent sur les supercar, les constructeurs aiment exposer la belle mécanique. La nouvelle Audi R8 ne fait pas exception à la règle, on peut apercevoir que l’on soit à l’extérieur ou même à l’intérieur de la voiture le bloc V10 tout de carbone vêtu et ça claque.

 

 

Moteur

Les supercar « atmo » deviennent très rare par les temps qui courent, c’est souvent la course à la puissance et à vrai dire, les turbo sont presque devenu indispensable pour pratiquer le downsizing. Audi avait opté pour sa première R8 d’un bloc V8 puis d’un bloc V10 tous les deux atmo, on ne change pas de philosophie et on reste sur de l’atmosphérique merci Audi. Cependant le V8 ne se vendant plus à la fin, Audi a préféré implémenter uniquement un bloc V10 (mais on me chuchote à l’oreille qu’un 5 cylindres arriverait dans un futur proche sur la R8)

Le fait d’avoir gardé ce bloc « brut » renforce encore un peu plus l’image de cette voiture si authentique. Audi ne s’est pas contenté de se reposer sur ses acquis puisque ce « nouveau » V10 prend 60ch supplémentaires par rapport au premier modèle et diminue de 10% la consommation ce qui est un véritable tour de force. Tout cela est possible par le recours à différentes technologies:

Je vais vous donner quelques chiffres concernant ce V10 qui vont certainement vous donner le tournis:

 

 

Conduite

Lors de notre arrivée à la gare de Valence le samedi, 5 bolides rutilant nous attendaient sur le parking mais la pluie est venue jouer les trouble fêtes. C’était à la fois grisant mais intéressant car on allait vraiment pouvoir observer le tempérament de ce bolide sous la pluie, ce qui est son pire terrain de jeu.

Audi France prend le temps de nous expliquer deux trois choses à savoir sur la voiture et surtout de ne pas enclencher le mode « Race » (déconseillé sur route, alors sur route mouillée..). Une fois les premiers tours de roues effectués, l’Audi R8 nous bluffe par sa facilité de prise en main, nous sommes sur le mode confort et à vrai dire elle se conduit comme une Audi TT. La pédale d’accélérateur n’est pas trop sensible, la direction électronique permet de fluidifier chaque braquage. La voiture n’est pas incontrôlable loin de là, on reconnait bien la philosophie d’Audi  qui est capable de transformer un lion féroce en doux chaton.

Lors de cette première journée, il a donc été » difficile d’estimer le potentiel de la voiture mais on a pu observer qu’elle s’en sortait extrêmement bien sous la pluie grâce au Quattro. J’ai eu une petite perte d’adhérence du train en arrière en sortie de rond-point, avant que je m’aperçoive de quelque chose, l’ESP avait déjà corrigé le tir.

Deuxième jour, 8h, les V10 froids de nos R8 s’allument les uns après les autres créant une magnifique symphonie. Un brouillard épais s’installe, mais la météo de l’iPhone annonce dans une heure un grand soleil, on croise les doigts et on roule en file indienne en attendant le miracle.

En sortie d’un village, un rayon de soleil perce notre pare-brise et nous donne un grand (très grand sourire en fait..). C’est là que la R8 a pu révéler tout son potentiel avec des accélérations foudroyantes le tout dans un grondement qui monte dans les vocalises crescendo dans les tours. Lors de chaque « kickdown », le rétrogradage est brutal et colle au siège avec un V10 qui crache ses tripes.

Ce plaisir de conduire une voiture qui d’un côté est brute avec son V10 Atmo dans le dos et d’un autre côté assistée avec tout l’électronique et le Quattro qui gère la transmission est très rassurant. C’est peut-être la aussi le danger de cette voiture, n’importe qui pourrait se mettre derrière le volant c’est très accessible en terme de conduite mais justement j’imagine que certaines personnes par excès de confiance pourraient se faire surprendre. Il ne faut pas oublier que contrairement à la gamme RS, qui sont des voitures de série équipées comme une voiture de course, avec la R8 c’est le contraire, c’est une voiture de course qui a été civilisée.

 

 

Ambiance à Bord

A l’intérieur règne une douce alliance de sportivité et de raffinement, la porte ouverte nous laisse apercevoir un cockpit avec uniquement 2 places mais 2 sièges baquet bien enveloppant. On ne va pas vous cacher que la place du conducteur est la meilleur place, tout est orienté vers lui à commencer par l’excellent Virtual Cockpit qui avait fait son arrivée sur le dernier Audi TT. Cette version pour la nouvelle R8 a été légèrement revue avec un gros compte tours central comme pour le TTS et de la télémétrie pour suivre la puissance consommée ou encore le couple en temps réel. J’ai préféré les boutons de clim du TT, vous me direz c’est un détail sur ce genre de voiture. Ce que j’ai adoré sur ce genre de voiture, c’est le fait de pouvoir admirer le moteur juste en se retournant par la vitre, justement en parlant de cette proximité avec le V10 j’aurai pensé que le bruit et les vibrations seraient omniprésentes mais il n’en est rien. Il sait se faire discret la plupart du temps à part quand on taquine un peu trop la pédale de droite. Toujours dans le chapitre sonore, notre modèle d’essai était équipée de l’échappement sport, en fait deux clapets sont présents en cas de besoin un bouton sur le volant est là pour libérer la voix de ce v10. On peut d’ailleurs voir de l’extérieur de la voiture, deux vérins s’ouvrent et le bruit n’est plus du tout mais alors plus du tout le même. Même sur autoroute à une vitesse de 130 km/h avec l’échappement Sport on n’a pas un bruit assourdissant qui bourdonne dans les oreilles c’est largement supportable. Si vous êtes deux dans la voiture, la discussion par contre risque de ne pas être facile mais c’est le caractère de cette voiture.

On aime

On n’aime pas

Prix: 213.020 € (à partir de 199.000€ pour la V10 Plus et 167.000€ pour la V10)

 

Concurrents:

Ces deux jours d’essai ont été incroyable, un énorme merci à Audi France de nous avoir convié à l’essai de ce nouveau modèle extraoRdinaire et surtout de nous avoir témoigné une grande confiance.

 

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