Nismo, ce mot résonne dans ma tête depuis que je joue à Gran Turismo, ce mot signifie pour moi la démesure mécanique japonaise. Jusqu’à maintenant, pour s’installer dans le baquet d’une voiture préparé par Nismo il fallait traverser l’atlantique mais depuis peu les choses ont changé.
Nissan a introduit le premier modèle du préparateur avec le Juke Nismo que j’avais pu essayer il y a de nombreux mois, bien que doté d’un kit carrosserie du plus bel effet j’avais été déçu du caractère pas vraiment sportif de son moteur utilisé par la Clio RS dans un autre registre. J’attendais donc au tournant cette Nissan 370Z Nismo qui est donc la deuxième du nom pour nous européen, esthétisme poussé au détriment du moteur ? Vrai modèle sportif ?
Design
Des voies élargies, un bouclier avant avec une lame à ras le bitume, un aileron gigantesque, des jantes de 19 pouces magnifiques, des étriers rouges… La liste est longue, très longue pour vous énumérer toutes les nouveautés présentes avec cette version Nismo. Esthétiquement, cette version énervée ajoute vraiment du peps à la 370Z qui dispose déjà d’une très belle ligne. Ce qui choque c’est vraiment le châssis très bas, on a vraiment l’impression que si on passe son bras par la fenêtre on pourrait toucher du bout des doigts le bitume. Je suis convaincu de ce design très efficace depuis le début de l’aventure avec les 350Z, il va donc être très difficile pour moi de ne pas l’aimer. Objectivement on ne peut absolument pas nier son caractère sportif, tout est démesuré sur ce modèle et j’aime ça !
Ma version était dans un coloris Gris Argent, ce qui change pas mal du blanc que l’on voit partout, je ne me plains pas de ce coloris qui est certainement moins salissant que le blanc. De toute manière il n’existe que trois coloris disponibles sur ce modèle : – Blanc Lunaire, Gris Argent et Noir Intense.
Si vous souhaitez passer inaperçu dans la rue,sur la route, dans la vie, n’achetez pas cette voiture ! Pendant cet essai, j’ai été pris de nombreuses fois en photos (enfin la voiture pas moi..) en roulant. C’était drôle de voir certains automobilistes se laisser doubler pour prendre en photo la voiture sur tous les angles et je les comprend, avant celle ci je n’en avait encore jamais rencontré sur les routes.
Moteur
Sous le capot, un V6 atmosphérique de 3.7l développant 344ch, 377 Nm de couple, le 0 à 100 km/h franchit en 5.2 secondes. Visuellement le bloc en impose avec une très belle barre de renfort rouge avec le sigle Nismo, c’est en voyant cette barre que l’on se dit qu’elle n’est pas là pour rien, ça doit déménager. Une fois le bouton de démarrage enfoncé, un grondement nait, j’ai un peu l’impression de revivre le démarrage d’une Chevrolet Camaro avec le bruit en moins mais je pense que c’est la philosophie des blocs en V qui veut ça. Avec cette version Nismo, le V6 a reçu un petit traitement mais rien de bien folichon par rapport à la version Z « normale » seulement quelques chevaux ont été rajoutés, petite déception sur ce point, quand un préparateur met son nez dans un moteur en général on voit la différence.
Conduite
C’est bien beau de parler moteur et design mais le plus intéressant cela reste quand même la conduite. Qu’on se le dise, la ville n’est pas son truc, les bouchons encore moins. C’est une routière voir une voiture de circuit, pour avoir fait pas mal de route je parle en connaissance de cause.
Première chose qui m’a choqué c’est l’aileron massif, qui, de l’extérieur est magnifique mais une fois au volant du bolide on le regrette tout de suite, il masque une bonne partie de la visibilité arrière mais heureusement elle est équipée d’une caméra de recul pour les manoeuvres. On continue de parler de visibilité, c’est une voiture très basse, avec un capot avant qui n’en finit plus, c’est donc une surveillance de tous les instants quand on veut effectuer des manoeuvres de tous les jours comme faire un créneau où on a vite la goutte qui coule le long du visage.
Avant de m’installer dans la voiture j’ai remarqué les sièges Nismo pas vraiment sportif, enfin j’ai vu clairement mieux en terme d’assise mais une fois installé, la position de conduite fait que l’on se sens un peu comme avec la MX-5 dans une position semi-allongée donc pas besoin d’un maintient de dingue. J’ai particulièrement apprécié le volant semi-cuir et alcanthara, on se sent vraiment dans une voiture de course ça rajoute beaucoup de charme à cette diablesse, même constat avec les compteurs, un gros central qui nous indique le régime moteur, le rapport engagé, sur la droite le compteur de la vitesse (oui c’est pratique pour surveiller si on est pas au dessus des limitations..).
Une partie complètement digitale à gauche est dédiée à votre niveau de carburant, également à la température moteur et d’autres informations moteurs. J’ai apprécié les petits compteurs déportés très typé course sur la planche de bord détaillant la température huile, la tension de la batterie et l’heure.
Revenons à la conduite, Nissan m’avait prévenu du sale caractère de cette voiture sur chaussée humide, j’ai brulé de nombreux cierges avant ce prêt pour qu’aucun déluge ou tempête de neige ne fasse son apparition ce weekend là.Bonne pioche, je n’ai pas eu de pluie donc les conditions étaient réuni pour essayer la voiture sans pour autant faire le foufou, oui autant vous pouvez vous permettre certains choses avec d’autres bolides mais celui-ci est assez capricieux et peut vous faire payer très cher des petites erreurs de pilotage.
J’ai donc conduit presque sagement, parce que oui je vais pas conduire une 370 Nismo comme je conduirais une Twingo, pour tout vous dire je me suis quelques petites frayeurs, rien que sur ligne droite en passant le rapport si on remet les gaz un peu trop brutalement on sent le train arrière qui patine et fait littéralement chasser la voiture. On ne l’oublie pas cet avertissement et les prochaines fois on remet les gaz mais progressivement, la barre anti rapprochement a l’arrière est d’ailleurs un indice.
Ambiance à Bord
A l’intérieur, l’espace est confiné mais pas oppressant, désolé pour les père de famille mais cette voiture n’est vraiment pas compatible avec vous.. Malgré qu’il n’y est que 2 places, le coffre est ridicule, je sais par avance que je risque de me faire pourrir (nan mais attends on achète pas cette voiture pour faire des déménagements..) c’est vrai que ce facteur est peu important dans l’achat de cette voiture mais j’avoue avoir étonné quand j’ai ouvert le hayon. J’en parlais au dessus, les sièges m’ont également déçu, je m’attendais à des fauteuils plus enveloppant, l’infotainment me rappelle ce que l’on peut trouvé sur les modèles Infiniti. Ce dernier a tendance a vraiment mal vieillir mais pour une voiture de cette catégorie, c’est déjà très bien d’avoir un GPS ce qui n’est pas le cas de toutes en tout cas de série.
Ce que j’ai aimé :
- Look résolument sportif
- Rapport qualité prix très compétitif
- Son sale caractère
- Sa propulsion joueuse
Ce que je regrette :
- Peu de différence de puissance sous le capot avec cette version Nismo
- Visibilité arrière réduite
- Gabarit assez imposant pouvant être handicapant
- Coffre ridicule pour un coupé 2 places
Vous pouvez voir dans les regrets que j’ai sur cette Nissan 370Z Nismo que des choses surement futiles pour la plupart des acheteurs. Je dois dire avoir été bluffé de son prix qui s’élève à « seulement » 45.000€, j’ai eu la questions de nombreuses fois lors de cet essai de curieux qui me demandait le prix de ce bolide, je vous avoue que la plupart des gens répondait : « C’est tout ?! » Je pense que cela se passe de commentaires…
J’ai été pendant ce weekend d’essai comme un grand enfant, je ne le redirais jamais mais j’adore ce que ce blog m’apporte et le fait que certaines marques jouent autant le jeu avec nous « amateurs » c’est encore plus génial.
Un grand grand merci à Florence de Nissan pour m’avoir fait confiance une fois de plus sur cet essai.