Juillet 2025 : l’automobile traverse un moment où les promesses de l’électrique rencontrent les réalités économiques, technologiques et humaines. Entre une baisse notable des ventes en France, une course effrénée aux batteries toujours plus performantes, et des tensions géopolitiques qui bousculent les chaînes d’approvisionnement, le secteur ne cesse de se transformer… même pendant les vacances !
Dans cet article, on vous propose de faire le point sur les grandes tendances du mois. De Paris à Pékin, en passant par Detroit et Milan, suivez-nous pour un petit tour d’horizon.
France : bonus écologique, ventes en berne, entre encouragements et réalités du marché
Le marché automobile français vit une période particulièrement tendue. D’un côté, on entend partout parler de transition énergétique, de voitures électriques, de zéro émission. De l’autre, les chiffres sont là : en juin 2025, les ventes de voitures neuves s’effondrent.
Tesla recule de 10 %, Stellantis de 8 % dans l’Hexagone, et même les marques historiques peinent à maintenir leurs volumes (BFMTV, Le Monde).
Pour contrer ce recul, le gouvernement a relevé le montant du bonus écologique depuis le 1er juillet 2025. Une hausse modérée, mais symbolique, censée soutenir les ventes de véhicules électriques, dont la part ne progresse plus assez vite (Libération, Le Figaro).
Pourtant, les contraintes économiques — inflation, prix des matières premières, incertitudes — pèsent lourd. Sans parler du contexte international qui complique la donne : guerres commerciales, normes environnementales renforcées, tensions avec la Chine.
Batterie et autonomie : la course vers l’infini
La véritable révolution passe par la batterie. Ici, les annonces s’enchaînent, chacune plus impressionnante que la précédente.
BYD, géant chinois, promet des batteries solides pour ses futurs modèles, avec une autonomie annoncée à plus de 1500 km. C’est une étape décisive pour répondre à l’angoisse classique des conducteurs de voitures électriques : l’autonomie trop limitée (Automobile Propre).
Huawei pousse encore plus loin, annonçant des batteries capables d’atteindre 3000 km d’autonomie, avec une recharge express en 5 minutes. Si cela se confirme, on parlera d’une révolution, pas juste d’une évolution (Rouleur Électrique).
Mais dans la vraie vie, sur le terrain, la recharge reste une question centrale : trouver une borne rapide, gérer son temps, éviter le stress lié à l’autonomie. Même Tesla, leader incontesté, voit son Model Y s’imposer en Europe, mais les infrastructures sont encore inégales et la « panique de la batterie » guette les novices (Rouleur Électrique).
Chine, Europe et USA : un jeu d’échecs stratégique
Le marché chinois explose, mais connaît aussi des déséquilibres.
Xiaomi, par exemple, a réussi un carton avec son SUV électrique, pourtant il faudra encore patienter avant de voir la marque débarquer vraiment en France, ce qui agace certains impatients (20 Minutes, Phonandroid).
Mais attention, car le secteur chinois est saturé. Les concessions débordent de voitures invendues, obligeant certains à demander aux constructeurs de stopper la production. Pékin prévient contre une guerre des prix dévastatrice qui pourrait affaiblir toute la filière (Automobile Magazine, Les Échos).
À côté, les États-Unis durcissent les barrières, avec des taxes à 100 % sur les véhicules chinois, ce qui pousse ces derniers à chercher d’autres débouchés — Moyen-Orient, Afrique, Amérique latine — pour écouler leur surplus (Le Figaro).
SUV, berlines & citadines : le pragmatisme au cœur des nouveautés
Le SUV reste roi, mais il se transforme profondément. En 2025, les constructeurs s’attachent à allier robustesse, efficacité énergétique et pertinence globale — tout en intégrant de nouvelles stars sur le marché.
Le Mitsubishi Grandis 2025, un imposant SUV électrique directement calqué sur le Renault Symbioz, fruit d’une alliance franco‑japonaise destinée à réduire les coûts et accélérer les lancements internationaux (L’Argus, Le Figaro).
Subaru revient en force dans l’électrique avec l’Uncharted 2026, un SUV compact conçu pour rivaliser avec le Peugeot e‑3008. Un modèle stratégique, né du rapprochement entre Subaru et Toyota (L’Argus, Automobile Magazine).
Kia enrichit son offre électrique :
- L’EV9, grand SUV familial, lance deux nouvelles finitions pour mieux répondre aux attentes des professionnels et des familles (Turbo).
- La compacte EV4 propose près de 640 km d’autonomie, un atout de taille pour séduire les citadins en quête de polyvalence (Rouleur Électrique).
La marque MG, bien établie aujourd’hui en occidental, fait fort avec la IM5, une berline électrique qui surpasse la Tesla Model 3 en autonomie et performances pour un prix plus abordable : 0–100 km/h en 3,2 s, jusqu’à 767 ch en version Performance. MG frappe un grand coup technologique malgré une disponibilité pas encore confirmée pour la France (Actu‑Automobile).
BYD étend sa gamme hybride rechargeable en Europe avec le Seal 06 DM‑i Touring, un break familial puissant (2 000 km d’autonomie totale annoncés) et élégant, promis à un positionnement tarifaire sous les 35 000 € en France (Automobile Propre, Automobile Propre).
Mazda actualise son best‑seller avec un CX‑5 plus abouti, doté d’une version mild-hybride, d’un design soigné et d’un habitacle modernisé, sans changer la recette du succès (L’Argus).
Renault mise sur un le futur Arkana « Boréal » hybride à l’allure plus affirmée, positionné sur le segment C-SUV avec une ambition internationale : Europe, Moyen‑Orient, Amérique latine, avec un mix hybride/bi‑carburant pour plus de flexibilité (Auto‑Moto, Auto Plus).
Le petit SUV Volvo EX30 Cross Country devient plus baroudeur : garde au sol relevée, protections spécifiques, et une orientation plus all-road. Performances solides (jusqu’à 425 km d’autonomie), il vise la praticité avec une touche nordique affirmée (Caradisiac).
Une startup française, FacteurDix, présente la LINE, micro‑VE léger et aérodynamique avec une autonomie de 500 km et une consommation mini (4 kWh/100 km). Un OVNI urbain qui réinvente la citadine de demain (Motor1).
Voiture électrique : perception, écologie & contraintes
Plusieurs études récentes confirment que, sur leur cycle de vie complet, les véhicules électriques émettent globalement moins de CO₂ que leurs équivalents thermiques, malgré l’impact écologique lié à la fabrication des batteries (Automobile Magazine, Autoplus).
Le coût et la disponibilité des infrastructures restent hétérogènes. Les bornes rapides sur autoroute, par exemple, sont désormais capables de recharger en moins de 45 minutes, mais ce n’est pas encore universel (Ouest France).
Enfin, un paradoxe écologique persiste : des dispositifs urbains comme les ralentisseurs, pourtant conçus pour la sécurité, peuvent accroître la consommation d’énergie et la pollution locale, un aspect peu connu mais important (Automobile Magazine).
Grandes manœuvres à l’international
Tesla continue d’innover, notamment avec ses projets de Robotaxi, des voitures entièrement autonomes, sans volant ni pédales, qui promettent de bouleverser la mobilité urbaine. Une première mondiale qui fait rêver mais soulève aussi beaucoup de questions pratiques (20 Minutes, Ouest France).
BYD, de son côté, poursuit sa conquête de l’Europe, avec des modèles électriques de plus en plus performants (cf batteries à l’autonomie de plus de 1500 km annoncés un peu plus tôt). La marque cherche à contourner les barrières douanières en installant des unités de production en France (Automobile Propre, Les Échos).
Mais cette guerre des territoires se double d’une guerre commerciale. Les États-Unis ont imposé des droits de douane à 100 % sur les véhicules chinois, coupant ainsi une partie du marché et forçant ces derniers à se tourner vers d’autres continents (Le Figaro).
Pour faire face, les constructeurs européens comme Stellantis ou Renault nouent des alliances avec des partenaires chinois, par exemple avec Leapmotor ou Ampere, afin de mutualiser les technologies et réduire les coûts, au risque de complexifier les chaînes de production et les stratégies commerciales (Numerama).
Thermiques, hybrides et alternatives : une transition encore chaotique
Si l’électrique est dans toutes les conversations, le thermique, lui, ne disparaît pas du jour au lendemain. En 2025, les moteurs à combustion gardent encore une place importante, surtout grâce aux hybrides rechargeables, qui font le pont entre les deux mondes.
Stellantis relance en Italie la production de la Fiat 500 hybride à un prix attractif (environ 17 000 euros), preuve que le thermique boosté par l’électrique reste une solution pragmatique pour beaucoup (La Tribune). Elle risque cependant de ne pas être disponible tout de suite à cause des normes qui se durcissent (Automobile Magazine).
En parallèle, des alternatives comme l’hydrogène sont abandonnées par certains acteurs, comme le leader français des taxis à hydrogène qui stoppe définitivement cette technologie, trop coûteuse et peu adaptée aujourd’hui (Rouleur Électrique).
Sécurité, régulations et usages : vigilance sur la route
La somnolence au volant reste un fléau : elle est responsable de 17 % des accidents mortels sur les routes françaises. Ce chiffre rappelle à quel point il est essentiel de rester vigilant, même dans une voiture dernier cri (Midi Libre).
Du côté des innovations, les radars équipés d’intelligence artificielle se multiplient, générant déjà des milliers de PV en quelques semaines. Une évolution qui vise à renforcer la sécurité, mais qui suscite aussi des débats sur la vie privée et l’efficacité réelle (L’Automobiliste, Autoplus).
Par ailleurs, les 10 infractions à éviter sur la route des vacances, que ce soit vitesse, usage du téléphone ou ceintures, restent toujours d’actualité, surtout dans un contexte où le trafic augmente et où le public est de plus en plus sensible à la sécurité (L’Argus).
Pour conclure
L’automobile en juillet 2025, c’est un secteur où le changement est la seule constante. Les innovations dans les batteries et l’électrique ouvrent de belles perspectives, mais les difficultés économiques, les tensions internationales et les attentes des conducteurs rappellent que la transition ne sera ni simple ni linéaire.
Entre espoirs technologiques, réalités du marché et impératifs de sécurité, les constructeurs et les usagers doivent naviguer dans un paysage en pleine mutation.
Reste à voir qui saura tirer son épingle du jeu, et comment nous, conducteurs et citoyens, nous adapterons à cette révolution silencieuse mais profonde. En attendant, l’essentiel est de garder un œil ouvert, critique et curieux sur ce qui roule, demain comme aujourd’hui.