Le 11 mai 2023, Emmanuel Macron a dévoilé son plan pour la réindustrialisation du pays. Parmi ses annonces, le chef de l’État a annoncé une modification des conditions du bonus écologique. Pour l’instant, nous ne savons pas précisément quelles seront les nouveaux critères pour bénéficier d’un bonus écologique. Nous ne savons pas non plus si son montant sera maintenu à 5000 €, augmenté ou abaissé.
Ce qui est certain en revanche c’est que ce bonus coûte actuellement 1,2 milliard par an à l’État et qu’il a très majoritairement bénéficié à l’américain Tesla et à des constructeurs asiatiques.
Aujourd’hui, pour bénéficier du bonus écologique maximum de 5000 €, il faut acquérir une voiture neuve ou d’occasion qui coûte moins de 47 000 € et qui pèse moins de 2,4 tonnes. Des critères qui rendent idéal l’achat d’une Tesla Model 3 ou Model Y (en fonction des variations de prix pratiquées par le constructeur américain) ou bien encore une MG 4 si l’on considère le tarif bonus déduit et l’autonomie offerte par ces modèles. Côté français, il y a bien la Dacia Spring, la Renault Mégane ou la Peugeot e-208. Mais le rapport prix-autonomie-polyvalence n’est pas comparable.
Et les automobilistes ne s’y sont pas trompés. Depuis le début de l’année, plus de 13 000 Tesla ont été vendues en France, devant les modèles de Renault Dacia ou Peugeot.
D’où la volonté du Président de la République, de mettre en place un bonus plus protectionniste. L’idée est de continuer à subventionner les voitures électriques, mais à condition qu’elles soient fabriquées en France (voire en Europe ?) et/ou que leur fabrication soit plus respectueuse de l’environnement.
Pour ce faire, la France pourrait s’inspirer de ce qui a été fait aux États-Unis. En effet, Joe Biden a assujetti l’équivalent de notre bonus écologique à une condition de territorialité pour la construction de la voiture électrique et de sa batterie. Une mesure qui respecte les règles du commerce mondial et qui favorise directement son constructeur « maison » : Tesla.
Dans ces conditions, il est fort possible qu’en plus des critères de prix et de poids, un critère de territorialité apparaisse pour notre bonus écologique.
Si tel est le cas, une Tesla Model 3 Propulsion hors option (autonomie de 491 km WLTP) qui revient 36 990 € au moment de l’écriture de cet article, s’afficherait à 41 990 €.
La MG4 en finition Luxury qui offre une rapport qualité/prix/autonomie canon grâce à son autonomie de 435 km WLTP, passerait de 31 640 € à 36 640 €.
En revanche, si les mesures annoncées par l’exécutif français permettent de subventionner des véhicules produits en Europe, la Tesla Model Y pourrait continuer de bénéficier du bonus écologique français. En effet, comme annoncé par nos confrères de Numerama au début du mois, le Model Y entrée de gamme (propulsion) actuellement produit en Chine pourrait être prochainement produit dans la Gigafactory de Berlin.
Encore beaucoup d’inconnus, mais les volontés de réindustrialisation, de protectionnisme économique et le fameux « choose France » cher au Président Macron nous invite légitimement à penser que la fin des aides pour l’achat de véhicules électriques étrangers sont pour très bientôt, puisque les nouvelles règles du bonus écologique seront inscrites dans le projet de loi industrie verte de Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, qui entreront en vigueur en janvier 2024 !