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Fin des moteurs thermiques : pour qui ? pour quand ?

Le 30 juin 2021, Luca de Meo, PDG de Renault Group a présenté le « Renault Eways Electropop ». Derrière ce nom de tube de l’été ce cache en fait une petite révolution : l’accélération de la stratégie d’électrification du groupe Renault. Construction d’usine, fabrication de batterie « made in France », recyclage des batteries, développement de moteur électrique sans terres rares, mais surtout arrêt progressif de la production de moteurs thermiques !

Pour y voir plus clair, nous vous proposons un tour d’horizon des principaux constructeurs pour savoir qui sont ceux qui envisagent l’arrêt de la commercialisation de voitures thermiques.

 

Renault

Commençons par le groupe Renault et son PDG, Luca de Meo qui a annoncé que « dix nouveaux modèles électriques seront lancés et jusqu’à un million de véhicules électriques seront fabriqués d’ici 2030, depuis les véhicules urbains compétitifs jusqu’aux modèles sportifs haut de gamme. » On sait que sept de ces 10 nouveaux modèles seront pour la marque Renault (et oui, quand on parle de Renault il faut distinguer la marque du groupe) dont l’emblématique Renault 5.

Concrètement, ça veut dire quoi ? Qu’en 2030, 90% des ventes devront être des véhicules électriques pour la marque Renault.

 

Stellantis

Pour l’instant, ni les marques, ni le groupe n’ont diffusé officiellement d’informations sur les jalons de sa stratégie d’électrification. En revanche, le jeudi 8 juillet 2021, le groupe résultat de la fusion entre PSA et FCA organisera son « EV Day 2021 ». Cet événement digital est annoncé comme un élément clé d’une « mobilité propre, sûre et abordable ».

A suivre donc.

 

Volkswagen

Du côté de groupe allemand, les objectifs reposent plus sur une neutralité carbone que sur une électrification du parc.

En clair il s’agit pour l’ensemble du groupe de complètement décarboner son activité pour atteindre une « climate-neutral mobility » en 2050 au plus tard. Auparavant, la marque s’est fixé un objectif intermédiaire de réduction de 40% de ses émissions de CO2 par véhicule en Europe en 2030.

Toutes les marques du groupe Volkswagen reprennent ses objectifs et les déclinent à leur niveau en y ajoutant des spécificités de marques. Par exemple, Skoda a annoncé « inclure au moins trois autres modèles entièrement électriques d’ici 2030, qui seront positionnés en dessous de l’ENYAQ iV, en termes de prix et de taille. »

En revanche, chez Audi, les choses vont être plus radicales ! D’ici 2025, le constructeur d’Ingolstadt vise à avoir plus de 20 modèles électriques dans sa gamme. A partir de 2026, la marque aux anneaux ne lancera sur le marché mondial que des modèles fonctionnant uniquement à l’électricité. Et Audi va progressivement cesser la production de moteurs thermiques jusqu’en 2033.

Par conséquent, le moteur thermique va encore survivre quelques temps au sein du groupe VW mais pas chez toutes les marques.

 

Volvo

Chez le constructeur suédois les choses sont extrêmement simples et lisibles :

« Les véhicules équipés d’un moteur à combustion interne n’ont aucun avenir à long terme », indique le directeur de la technologie de l’entreprise, Henrik Green. « Nous sommes fermement résolus à devenir un constructeur automobile 100% électrique d’ici 2030 »

Pour Volvo c’est clair. La messe est dite !

 

Toyota

Le groupe japonais a une approche basé sur la pluralité des motorisations car selon Toyota, « une seule technologie ne pourra pas suffire à l’avenir pour répondre au défis industriels et environnementaux de la mobilité. »

C’est notamment pour cela que Toyota Motor Europe a largement investit dans la société Energy Observer Developments (EODev), une start-up bretonne spécialisée dans l’hydrogène.

Ainsi, pour l’instant le groupe Toyota continue la fabrication des véhicules hybrides (rechargeables et auto-rechargeables), des véhicules électriques à batterie et des véhicules hydrogène. Et donc Toyota poursuit pour l’instant la production de moteur thermique pour sa gamme hybride.

 

BMW

Il y a beaucoup à dire sur la firme bavaroise. D’abord, avec le BMW iX3 elle a un peu innové car elle a fait le choix de ne pas se procurer des packs batteries fabriquer par une entreprise tierce, mais bien d’acheter les matières premières (cobalt et lithium) directement puis de les confier au producteur des cellules de batterie.

Ensuite, BMW Group vise une proportion de 50 % des ventes au niveau mondial de véhicules entièrement électriques en 2030. Est-ce que celui que l’on présente comme le meilleur motoriste du monde va oublier les pistons et se mettre à l’électron ? Non car le groupe BMW s’est bien-sûr la marque à l’hélice, mais aussi Mini et Rolls-Royce. La transition va donc se faire en douceur pour ce groupe, et le moteur thermique a encore un peu d’avenir chez « béhème ».

 

Mazda

Un autre excellent motoriste mais japonais celui-ci ! Mazda c’est un constructeur que l’on adore car c’est le pragmatisme par excellence. Quand la mode du down-sizing était en train de contaminer la plupart des constructeurs Mazda n’a pas céder et a plutôt choisi de développer ses moteurs Skyactiv-X. Des blocs à la conception tout bonnement géniale, qui offrent un excellent rendement sans émettre les polluants hyper-nocifs rejetés par les petits moteurs du fait de leur taux de compression très élevé. On ne rentre pas dans les détails ici, mais si l’ingénierie des moteurs vous intéresse, regardez de plus près car c’est bluffant d’ingéniosité.

Pour revenir à ce qui nous intéresse, Mazda a annoncé vouloir être neutre en carbone à l’horizon 2050.

En parallèle, d’ici à 2030, Mazda prévoit qu’un quart de ses modèles seront 100 % électriques tandis que tous ses autres véhicules feront appel à une part d’électrification.

Entre 2022 et 2025, Mazda lancera au Japon, en Europe, aux US, en Chine et en Asie du Sud-Est, une gamme de nouveaux produits qui comprendra notamment :

Par conséquent, tout comme BMW, Mazda motoriste historique, ne va pas abandonner à court terme les motorisations thermiques.

 

On ne manquera pas d’actualiser ce papier au fur et à mesure des annonces en y intégrant les annonces des autres constructeurs et, s’il y a lieu, en modifiant les jalons et les objectifs que se fixent les marques.

 

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