Plus qu’un essai, une mise à l’épreuve. Notre objectif était simple : savoir si un véhicule 100% électrique annonçant une autonomie similaire à un véhicule thermique pouvait être aussi souple à l’usage qu’un véhicule essence ou diesel. Notre choix s’est donc porté sur le Kia e-Soul et ses 452 km d’autonomie en cycle WLTP.
Pendant 72 heures s’étalant en partie sur la semaine et en partie sur le weekend, je me suis donc comporté avec le Kia e-Soul comme avec ma Renault Twingo de 2001. Même types de trajets (50% urbains, 30% périurbains et 20% ruraux), même manière de conduire (je n’ai pas le pied lourd) et même chargement (majoritairement seul, parfois avec mon épouse et mes 2 enfants).
Verdict dans ses lignes.
Design
Avant d’en venir au cœur de notre sujet, quelques mots sur la silhouette de ce crossover.
Pour le plus grand plaisir de ceux qui, comme moi, ont aimé le dessin du Kia Soul, bonne nouvelle : le Kia e-Soul reprend les proportions et les traits de ce design emblématique.
On retrouve cette allure de gros jouet sympa, fun et cubique. La signature visuelle a été revue. A l’arrière, de hautes virgules encadrent le parebrise arrière. A l’avant, des projecteurs « full LED » sont intégrés dans la partie supérieure de la face avant du véhicule, avec un liseré lumineux qui s’étend sur toute la largeur du e-Soul.
C’est également qu’à l’avant que prend place la trappe qui abrite la prise de chargement. On y reviendra, mais c’est très pratique.
Bref, une bonne bouille originale comme on aime.
Ambiance à bord et techno
A l’intérieur de la Kia e-Soul, les références à la Soul sont également bien présente. Là aussi c’est heureux et très bien senti. Pour ceux qui ne le connaissent pas, l’intérieur de la Soul s’inspirait largement de la musique. La musique reste très présente dans le design intérieur de la e-Soul. Par exemple, Le nouveau Kia e-Soul conserve les « tweeters » emblématiques aux deux extrémités de la planche de bord, une caractéristique de la Soul de précédente génération. Les designers et ingénieurs expliquent même avoir tiré leur inspiration de la visualisation du son.
L’espace intérieur du Kia e-Soul se distingue ainsi par des formes et textures inspirées de l’acoustique, pour créer une expérience sensorielle idéale pour l’écoute de la musique. Bonne idée pour une voiture électrique supposée être parfaitement silencieuse.
Conduite et motorisation
On en vient au cœur de notre essai. Le Kia e-Soul, une voiture 100% électrique, peut-elle être aussi facile à vivre qu’une voiture thermique ? Oui et non.
Oui pour plusieurs raisons. D’une part, car l’autonomie annoncée est très proche de l’autonomie que nous avons vérifié. J’ai fais 426 km et j’ai rechargé alors que la batterie affichait 6%. C’est plus qu’honorable surtout pour un véhicule de 45000 € (hors bonus gouvernemental). J’ai atteint cette autonomie sans adopter une conduite particulière. En revanche, j’ai largement utilisé les palettes au volant qui permettent de gérer le niveau de récupération d’énergie à la décélération. D’ailleurs, ce système requiert malgré tout un peu de vigilance car lorsque le niveau de récupération est à son maximum, le frein moteur devient très important. Pour autant, les feux stop ne s’allument pas, ce qui peut surprendre les automobilistes qui vous suivent.
D’autre part, la Kia e-Soul est tellement bien pensé que très peu de choses diffèrent par rapport à une voiture thermique. Même le volume de coffre est préservé ; il est même plus logeable que sa cousine, la Kia Niro PHEV.
En revanche, il faut reconnaître que des inconvénients entachent encore l’usage d’un véhicule électrique. Et ce n’est pas lié à la Kia e-Soul. Le premier inconvénient est celui de la charge. Avant même de trouver la borne avec la bonne prise, il faut souscrire un abonnement auprès d’un prestataire. Et là, ça peut vite être le drame. Déjà, pour comparer les offres, mieux vaut se créer un petit tableau Excel tant ça peut s’avérer complexe. Entre les forfaits, les puissances, l’accès au réseau de bornes ou une facturation au kilowatt, tout est fait pour rendre le coût le plus opaque possible. Pour ma part, j’ai eu beaucoup de chance car j’ai une concession Kia proche de mon domicile dotée d’une borne de recharge, ce qui m’a permis de recharger la e-Soul que j’avais à l’essai gratuitement et avec la certitude de disposer de la bonne prise.
Deuxième inconvénient majeur, la recherche de la borne. Si j’ai fait 426 km c’est en partie parce que j’ai tourné pendant une bonne trentaine de kilomètres avant de trouver une borne. Certes, le GPS de la Kia e-Soul cartographie des bornes de recharges. Mais entre celles qui n’existent pas ou plus, celles qui sont cassées, celles qui ne sont compatibles qu’avec les Tesla et celles qui ne proposent pas la bonne prise, on peut vite se faire peur. Et je ne vous cache pas que ce fut mon cas. Voyant le niveau de charge passer sous la barre des 10% et après avoir fait 3 bornes et en avoir cherché une qui n’existait pas, j’ai préféré regagner mon domicile pour brancher la e-Soul sur une prise domestique. Et 27 heures plus tard, la batterie affichée 87%.
L’avis de la Maman
La Kia e-Soul est résolument une voiture qui donne envie de passer au tout électrique. Son autonomie XXL font qu’on ne pose quasiment pas la question de la recharge et pour des petits trajets urbains c’est juste parfait. Autre avantage : les accélérations sont très franches ce qui est souvent très utile en ville.
En revanche, j’ai été assez surprise par le volume sonore. Bien-sûr, ce n’est pas le moteur qui fait du bruit, je pense qu’il doit s’agir des turbulences aérodynamiques ou des sons de frottements qui auraient pu être mieux contenus.
Modèle essayé
Kia e-Soul finition e-Premium 204 ch (150 kW).
45 300 € + 550 € d’options (peinture métallisée + toit noir) = 45 850 € avec options (hors bonus écologique)
Concurrence
Hyundai Kona electric à partir de 43900 € en version 64 kWh (hors bonus écologique)