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Essai Infiniti Q60S – la voiture de Jon Snow

C’est ce dimanche que sera diffusé le premier épisode de la nouvelle saison de Game of Thrones sur HBO (le lendemain sur OCS). Nous sommes nombreux à avoir trouvé cette attente longue, mais à présent que nous sommes dans la dernière ligne droite, elle devient presque insupportable.

Alors pour faire défiler plus vite les minutes, je vous propose de découvrir ce que nous avons pensé de l’Infiniti Q60S, le coupé sponsorisé par Kit Harington (alias Jon Snow).

 

 

Design

J’aurais pu écrire intégralement cette partie de l’article rien qu’en compilant les questions, les étonnements, les félicitations et les remarques des personnes qui venaient spontanément à ma rencontre pour me dire à quel point il trouvait cette voiture jolie. Jusqu’à un couple d’Australien qui a une station-service de Normandie m’a dit à quel point ils regrettaient de ne pas connaître cette marque tellement ce coupé « vraiment twès chôli » (prononcé en français, mais avec l’accent). Mais si je ne devais retenir qu’une seule remarque sur le design de ce coupé Q60S c’est sans aucun doute celui de ma fille qui, le découvrant, s’est exclamé : « ouaahhh Papa, est-ce que tu pourras demander à la garder pour toute la vie s’il te plaît, parce que celle-ci elle est vraiment trop belle. Si tu la rends, je pleure ! » … L’histoire ne dira pas qu’Infiniti France est donc responsable de 10 minutes d’une énorme tristesse de ma fille de 5 ans.

Mais on ne peut que comprendre ces quidams et mes enfants, tant ce coupé est élégant. Un design tout à la fois musclé, élancé et galbé grâce à des lignes fluides et athlétiques pour dessiner un profil qui respire la puissance notamment grâce aux ouïes latérales chromées. A l’avant, une calandre en forme de grille à double arche semble être le point de convergence de projecteurs aux regards froncés qui ne sont pas sans rappeler la signature lumineuse de certaines Audi. Une face avant dont l’agressivité est renforcée par un léger bosselage sur le haut de la calandre et des projecteurs antibrouillard soulignés par une barre de chrome et positionnés aux extrémités latérales basses. Si l’on se dirige vers l’arrière, on note d’abord les passages de roues arrières très musclées situées en dessous du montant chromé arrière arrondi en arc pour enfin découvrir une poupe élégante, grâce à ces feux arrières très réussis, et sportive, grâce au deux canules d’échappement.

Sur le plan du design, ce coupé n’a vraiment rien à envier à ces homologues européens ou américains.

 

Ambiance à bord

La portière sans montant se referme sur un intérieur cossu. Très (trop ?) cossu. Silencieux, confortable, c’est idéal pour avaler les kilomètres sauf que l’on est à bord d’un coupé avec une écurie de plus de 400 chevaux sous la pédale de droite et on aurait apprécié que cela se ressente un peu plus. Certes, on note des inserts de carbone sur les portières et la console centrale, mais on regrette l’absence d’un volant à méplat par exemple. On aurait également souhaité que cette console centrale soit plus orientée vers le pilote.

Néanmoins, l’agrément de conduite est indéniable, le maintien et le confort des sièges dignes des meilleures routières et surtout la qualité des matériaux et des finitions est exemplaire. Aucune fausse note. Mieux, l’habitacle très lumineux évite l’impression d’enfermement que l’on a parfois à l’intérieur de certains coupés.

Les « takumi » (artisans-expert) de l’usine de Tochigi au Japon n’ont pas trahi leur réputation d’excellence.

Aux places arrières (car il y en a), j’ai mesuré l’habitabilité comme j’aime à le faire grâce à mon « 2 mètres ». Oui, j’ai encore été embêter mon pote pour lui demander de tenter de se faxer à l’arrière de ce coupé. En synthèse, si vous mesurez moins d’1m75, vous serez à l’arrière impeccablement installé. Si vous mesurez entre 1m75 et 1m85 le moindre petit trajet sera un calvaire cervical. Au-delà votre place est nécessairement à l’avant.

 

 

Infodivertissement

L’Infiniti Q60S est, selon moi, un parfait exemple d’ergonomie. La console centrale accueille 2 écrans (8 pouces pour l’écran supérieur et 7 pouces pour l’inférieur) tous deux intégré au système de commande centralisé InTouch. Ces 2 écrans permettent à la fois de réduire le nombre de bouton au strict nécessaire sans compromettre l’ergonomie et l’affichage.

Explication : sur la plupart des véhicules, l’écran est multifonction. Résultat, vous devez choisir entre l’affichage du GPS ou celui de la radio ou celui de la climatisation. Dans le meilleur des cas, l’écran se splitte mais vous perdez l’affichage de certains menus ou certaines fonctions. Que nenni dans l’Infiniti ! L’écran du haut vous affichera les données essentielles de conduite en permanence (navigation par exemple) tandis que vous pourrez à loisir naviguer dans les menus de l’écran inférieur pour le paramétrage du son (le système Bose à 12 HP est excellent, à condition de réduire un peu les basses), de la température de l’habitacle ou de votre smartphone (pas d’Android Auto ou d’Apple Car Play mais une synchro qui permet d’accéder à l’essentiel, y compris ses SMS).

Immédiatement en dessous de l’écran inférieur, 3 boutons d’accès rapide permettent de se rendre d’un clic sur les menus principaux.

A l’usage, l’ensemble est tellement intuitif que l’on se demande pourquoi tous les constructeurs n’ont pas adopté ce principe.

 

 

Conduite & motorisation

Prendre le volant d’une voiture de plus de 300 ch c’est un plaisir. Prendre le volant d’une voiture de plus de 350 ch c’est rare. Prendre le volant d’une voiture de plus de 400 ch c’est un rêve. Et ce rêve. Et c’est ce rêve que je m’apprête à vous raconter dans ce paragraphe car les 400 bourrins sont bel et bien présents.

C’était un peu ma crainte : un intérieur aussi confortable, et la réputation quelques peu sulfureuse des japonaises quant à la réalité de leur puissance. Je craignais donc de ne pas pleinement ressentir la puissance de ce 3.0 V6 bi-turbo. Une portion de route fermée sur un terrain privé m’a permis de très vite dissiper cette inquiétude … Mais vraiment très vite. Pas besoin d’activer les modes Sport ou Sport+ : il suffit d’écraser la pédale de droite pour être immédiatement faxé dans le fauteuil. Les 4 roues motrices transmettent toute la puissance et les 475 Nm de couple au sol : la sensation est grisante, électrisante, tout en restant sécurisante.

Une fois la puissance éprouvée, ce qui m’intéressait de découvrir dans ce coupé Q60 était la « Direct Adaptative Steering », la première direction sans liaison mécanique au monde. L’expérience de conduite est à la fois agréable et saisissante. Agréable car à allure modérée, le volant filtre toutes les remontées désagréables de la chaussée sans altérer la sensation de conduite. Vous ressentez donc la route mais sans les vibrations et autres désagréments causés par nos chaussées souvent altérées. Saisissante car lorsque le rythme devient plus dynamique ou lorsque l’on active les modes Sport ou Sport+, la réponse de la direction est rapide et incisive. Si vous ajoutez à cela, un châssis bien né et un pilotage électronique des suspensions (« Dynamic Digital Suspension ») vous obtenez un ensemble très homogène et apte à assouvir vos petites folies.

Des folies qui d’ailleurs ne siphonneront pas votre porte-monnaie car ce V6 bi-turbo ne siphonnent pas le réservoir. Sur l’ensemble de mon essai, ma conso moyenne était de 9,5 l/100 km avec 1/3 d’urbain ou de péri-urbain, 1/3 de route et 1/3 d’autoroute. Le poids contenu de la belle et son aérodynamique avec une calandre à volets actifs contribuent largement à cette sobriété.

En revanche, cette sagesse a forcément un inconvénient : le son. Ou plutôt le silence. En effet, il est certes agréable de pouvoir avaler les kilomètres dans le confort et le luxe d’une routière, mais on ne peut que regretter que ce si bon moteur ne flatte pas notre oreille. La sonorité à bord ou hors du véhicule ne permet aucunement de trahir la présence d’un V6 sous le capot et encore moins de laisser deviner la puissance du bloc. Dommage.

 

Conclusion

L’Infiniti Q60S est clairement une réussite. Un excellent moteur, des matériaux de très bonnes qualités assemblés et ajustés avec soin et rigueur. Le sans-faute était à portée de main, mais le manque de sportivité dans l’habitacle comme dans l’oreille pondère mon jugement.

De plus, le tarif de 58 600 € pour la Q60S 3.0 405 ch AWD la place immédiatement en retrait par rapport à sa rivale directe qu’est la Ford Mustang. En effet, avec son V8 5.0l de 420ch, l’américaine s’échange à 46 000 € (hors options mais avec la BVA8).

Néanmoins, et c’est ce que je retiendrai : la ligne, la finition, la motorisation et surtout sa rareté sur nos routes fait qu’il s’agit d’un coupé admirable et désirable qui mérite d’être essayé. Kit Harington ne s’y est pas trompé.

 

On aime :

 

On aime pas :

 

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