Petit coup d’œil dans le rétro. Mondial de l’auto de Paris 2014 : je tente de me frayer un chemin dans une foule compacte en train d’admirer ce qui sera le SUV « coupé » que j’aurai la chance d’essayer en ce début d’année 2017. Je me souviens encore de l’adhésion que suscitait le modèle exposé. Ceci crée presque une obligation de résultat pour le modèle actuellement en concession. Essai.
Design
La ligne extérieure doit être la force d’un SUV pour se distinguer de la concurrence foisonnante. Sur ce point le C-HR détonne et la raison se trouve dans son nom. En effet, C-HR signifie « coupé high rider » : les designers ont donc pu inventer une nouvelle silhouette pour ce nouveau type de crossover urbain. Au final, Toyota nous offre un véhicule avec un dessin à la fois tendu, facetté et agressif. Toyota évoque l’inspiration d’un diamant.
Les optiques avant épousent parfaitement la carrosserie d’une calandre étroite et féline, alors que les feux arrières semblent exorbités et donnent à cette proue un aspect très musclé.
Autre originalité, la carrosserie fuselée remonte largement sur la partie arrière haute du véhicule, n’offrant qu’une toute petite surface vitrée aux portières arrières. Nous y reviendrons.
Une chose est sûre, l’ensemble ne laisse pas indifférent sans être clivant : on peut adorer le design, ou n’aimer que ceci et moins cela ou, tout simplement, ne rien aimer.
Mais quel bonheur de voir rouler un véhicule qui donne à voir de l’originalité et de l’audace stylistique.
Ambiance à bord
« Nous avons abordé le projet Toyota C-HR sous un angle totalement nouveau. Ceci nous a permis de créer un habitacle qui préfigure le pouvoir émotionnel des habitacles Toyota du futur » indique Alexandre Gommier, du centre de design européen de la marque.
Si l’on ajoute à cela que Toyota présente son C-HR comme un « crossover premium » l’enjeu est de taille pour l’intérieur de ce véhicule.
Mon sentiment est malheureusement mitigé. Le confort est indéniable, les fauteuils et la banquette arrière offre une assise moelleuse et un excellent maintien. L’ambiance lumineuse est magnifique où que l’on pose ses yeux. La position de conduite est idéale et l’ergonomie de l’instrumentation de bord est remarquable, comme très souvent chez Toyota.
En revanche, les matériaux sont parfois « cheap » (plastiques dures) surtout et les finitions présentent des détails d’assemblage que l’on accepte sans problème chez un constructeur généraliste mais qui ne correspond pas au positionnement premium voulu par le Toyota C-HR. Par ailleurs, l’insonorisation laisse à désirer. Evidemment, en mode hybride, pas de bruit donc pas de souci. Mais vous ne pourrez pas ne pas savoir quand le moteur thermique est en marche.
Enfin, une excellente surprise : l’habitabilité. Quand certains mesurent l’habitabilité d’une voiture en sortant leur mètre, moi je sors mon 2-mètres, alias Matthieu, l’un de mes meilleurs amis qui mesure 2 mètres tout pile.
L’idée était simple : lorsque l’on voit la silhouette du C-HR et sa ligne de toit fuyante, on se dit que les passagers arrière vont avoir bien mal à se loger à l’intérieur. Que nenni, la preuve en image au-bas de cet article : la banquette est astucieusement positionnée, bien basse, permettant au plus grand de prendre place confortablement à bord sans avoir le sommet du crâne dans le pavillon ou les genoux dans le menton.
Conduite
Ma version d’essai était équipée de la motorisation hybride non-rechargeable de 122 ch (un moteur thermique de 98 ch et un moteur électrique de 72 ch).
Quid des sensations de conduite ? Comme toujours avec Toyota et Lexus l’hybridation est très bien gérée, mais comme souvent, on a le sentiment que ça mouline.
Par ailleurs, les 122 ch peinent à offrir des accélérations ou des reprises franches. On est donc naturellement invité à une conduite zen, ce qui est toutefois loin d’être désagréable.
L’agrément de conduite est très correct malgré le niveau sonore assez élevé et est renforcé par une direction précise et très faible prise de roulis, grâce à la nouvelle architecture TNGA.
Infodivertissement et techno
Le cœur de l’infodivertissement de ce Toyota C-HR se nomme Touch 2.
Depuis son écran de 8 pouces vous pouvez notamment accéder à une navigation qui embarque à la fois TomTom Traffic et Coyote. Le tout avec 3 ans de mises à jour gratuites !
On regrettera en revanche l’absence d’Apple Car Play, d’Androïd Auto ou de Mirror Link. La connectivité au smartphone reste toutefois bien gérée avec une interface simple et ergonomique.
Et pour ceux qui apprécient le bon son, le système audio JBL propose pas moins de 9 hauts parleurs (dont deux haut-parleurs d’aigus à pavillon et guide d’ondes dits “horn tweeters” brevetés récemment par JBL) et un caisson de basse développant une puissance totale de 576 watts.
L’avis de la Maman
Pour la 1e fois sur ce site, nous vous proposons en quelques lignes de synthétiser les impressions d’une mère de famille dans le cadre d’une utilisation quotidienne avec deux enfants de 5 et 3 ans.
« Le Toyota C-HR me laisse un avis contrasté. J’aime beaucoup les hybrides (rechargeables ou non peu importe pour moi les 2 types ont des avantages et des inconvénients) et ce Toyota C-HR l’est. La conduite est très agréable avec une position de conduite légèrement surélevée mais pas trop. L’ergonomie de l’info-divertissement et de l’instrumentation de bord est idéalement pensée. En revanche, mes enfants sont placés beaucoup trop bas par rapport aux vitres arrière : la faute à cette banquette arrière très (trop ?) creusée. Ne voyant pas le paysage, ils s’ennuient et se dissipent vite, eux qui sont d’ordinaires si sages en voiture. Dommage.
Ça reste un crossover très sympa, au design attirant et avec beaucoup de coffre pour une hybride. En clair, j’achète … mais quand mes enfants seront un peu plus grand. »
Modèle essayé
Toyota C-HR Dynamic
122 ch hybride (4 cylindres essence 16 soupapes 98 ch + électrique 72 ch) boite auto CVT
32 350 € (hors options)